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Une norme pour la langue d’oc ? Les débuts d’une histoire sans fin

dans Presses universitaires de la Méditerranée

Auteur(s) : Martel, Philippe

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2013-10-24T02:00:00Z
  • Notes
    • Ce n'est pas d'aujourd'hui que le milieu de ceux qui écrivent la langue d'oc ou militent pour elles s'affrontent sur ce qu'elle doit être. Comment la nommer ? Laquelle de ses variantes dialectales choisir comme la plus digne d'être l'organe de la renaissance (faut-il, d'ailleurs, obligatoirement en privilégier une ?) ? Comment l'écrire, et pour dire quoi ? Et, bien entendu, la question de fond, celle donc qui n'est posée qu'implicitement : qui est le mieux placé pour donner les justes réponses à ces questions ? Le conflit commence dès la naissance du Félibrige, la première forme d'organisation collective à incarner la renaissance d'oc au xixe siècle, la première aussi à proposer une solution aux problèmes qui se posent, par la promotion d'une variante dialectale, le provençal rhodanien des fondateurs, et d'une graphie, le tout au service d'un projet littéraire ambitieux, servi par un discours cohérent de valorisation de la langue, et une organisation hiérarchisée s'attribuant le pouvoir sur cette langue. Les félibres rencontrent d'entrée de jeu des résistances dans le monde de ceux qui un peu partout écrivent alors dans les divers parlers occitans : qu'il s'agisse de ceux qui s'appuient sur une tradition d'écriture antérieure — à Marseille ou à Nice par exemple, ou de ceux qui, dans des régions touchées un peu plus tard par l'influence du Félibrige, revendiquent en faveur de leur parler local – en Limousin, en Gascogne, à Montpellier, voire sur les périphéries de l'espace dialectal provençal. Certains entendent rester dans le cadre d'un mouvement travaillant à l'échelle de l'ensemble doc, d'autres réfutent jusqu'à l'existence d'un tel ensemble, ou considèrent que leur parler n'en fait pas partie. Enfin, aux débuts du xixe siècle, une nouvelle tendance, l'occitanisme, joint à son choix dialectal un choix graphique, en entreprenant de réformer la graphie de la langue telle que les félibres l'ont proposée. Bien entendu, dans tous les cas, la production de discours polémiques s'accompagne de la création de structures portant ces discours, à la vie plus ou moins longue. Ce sont ces discours, ces structures et leur arrière-plan que l'on cherchera à étudier ici, depuis 1850.
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    • Français
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    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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