À partir du cas de l’écrivain occitan Jean Boudou/ Joan Bodon, nous nous proposons de réfléchir aux problèmes de choix graphique soulevés par le passage du manuscrit à l’édition. En effet, l’occitan ne dispose pas de l’appareil de régulation et de normalisation des langues officielles et les écrivains se trouvent très souvent dans une situation d’insécurité au niveau du passage à l’écrit. Dès lors, faut-il condamner toute intervention des éditeurs sur les manuscrits qui leur sont confiés ? Quelle marge accorder à l’auteur en termes de choix graphique ? qu’est-ce qui relève de l’erreur et qu’est-ce qui peut être considéré comme volontaire ? Le cas de Boudou est intéressant notamment parce qu’il était passionné par ces questions de passage à l’écrit dans un contexte de concurrence entre plusieurs graphies.Cet article s’appuie notamment sur la correspondance et sur l’observation de deux manuscrits de la même œuvre publiés à 10 ans l’un de l’autre.