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Le réinvestissement d’expressions datées dans le discours médiatique : le cas du syntagme Bête du Gévaudan

dans Presses universitaires de Paris Nanterre


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2021-07-18T02:00:00Z
  • Notes
    • Le discours de presse est propice à l’émergence et à l’usage répété d’expressions pour référer à un événement spécifique. La diminution de la couverture médiatique accordée à l’événement peut conduire à une diminution, voire à une disparition de l’expression et conférer ainsi à cette dernière un caractère daté. Du fait de leur fort ancrage spatial et temporel, les faits divers se présentent comme un terrain favorable pour l’étude des phénomènes d’émergence et de disparition des usages. L’emploi répété de la structure [article défini + nom commun + de + toponyme] pour désigner l’auteur d’un crime est typique du genre du fait divers (le monstre des Ardennes, le loup garou de Dôle, etc.). À travers l’exemple de l’expression la Bête du Gévaudan, qui a désigné entre 1764 et 1767 un prédateur ayant attaqué plusieurs dizaines de personnes, nous nous sommes intéressée aux mécanismes de réinvestissement d’une expression datée dans le discours contemporain. Nous avons constitué un corpus de 23 articles issus du Monde et de Nice-Matin, relayant les actes de prédation des loups au début des années 1990, pour identifier les liens qu’entretenaient les expressions la bête des Vosges et la bête du Haut-Var avec l’expression la Bête du Gévaudan. Nous avons montré que dans le processus d’actualisation des syntagmes la bête des Vosges et la bête du Haut-Var, le caractère daté de l’expression la Bête du Gévaudan est réinvesti pour façonner un univers mythique dans lequel prennent place les actions du récit contemporain. De ce fait, l’expression modifiée porte d’emblée une dimension historique.
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    • Français
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