Les technologies contemporaines de l’image, telles que les ultrasons, l’endoscopie, et autres IRM et scanners, transforment l’image de notre corps. Dans cet article, cette transformation est particulièrement mise en lumière à partir d’une œuvre de Mona Hatoum intitulée “ Corps étranger ”. Cette œuvre d’art consiste en une projection vidéo d’images endoscopiques de l’intérieur du corps de l’artiste. On dit souvent qu’il est impossible de s’identifier soi-même à partir de ce type d’images dans la mesure où elles sont difficilement reconnaissables comme des parties de son corps propre. Ou encore qu’elles n’appartiennent pas à l’image narcissique du corps. A l’aide d’une analyse phénoménologique et psychanalytique, l’auteur s’attache ici au contraire à montrer que de telles images fournissent une image affective de notre corps propre et qu’à travers elles il devient possible d’affronter l’étrangeté de celui-ci.