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Les évidences défaites de Steven Millhauser

dans Université Toulouse - Jean Jaurès


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2014-06-24T02:00:00Z
  • Notes
    • Depuis son premier roman, Edwin Mullhouse (1972), jusqu’à son recueil de nouvelles le plus récent, We Others (2011), l’écrivain américain Steven Millhauser médite sur la complexité des liens qui peuvent s’établir entre le langage et le réel, la fiction et le monde. A travers différents procédés narratologiques, stylistiques et discursifs, l’auteur instille des écarts entre le réel et les catégories usuelles de l’entendement, interrogeant de manière métatextuelle le travail de la nomination, la performativité du langage, et les artifices de la fiction. Soulevant le voile du langage et montrant un réel réticent à la langue, ses textes sembleraient orienter le regard du lecteur vers les limites de l’écriture. Mais paradoxalement, c’est bien lorsqu’elle est confrontée à l’innommable que cette dernière peut enfin pleinement s’épanouir. L’apparente faiblesse du langage — son inaptitude à exprimer le réel dans ce qu’il a de plus singulier — ne serait alors autre que sa chance, car c’est le souci de nomination qui relance la langue et l’écriture, d’échec en échec. Steven Millhauser dépasse ainsi le postulat postmoderne selon lequel le langage ne peut rien rendre que lui-même. L’écriture, telle que la présente l’auteur, ne vise pas à incarner ou à incorporer le monde, mais à rester langage, tout en ouvrant l’horizon. C’est donc vers un nouveau réalisme que s’achemine l’auteur, capable d’inscrire dans le texte l’éblouissement du réel, « the blazing thing that deserves the name of reality. 
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    • Français
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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