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Entre écriture et peinture impressionnistes : Joaquín Sorolla et Gabriel Miró

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    • 2019-12-05T01:00:00Z
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    • Notre propos est de mettre en regard et en écho l’œuvre en prose de Gabriel Miró (1879-1930) et l’œuvre picturale de Joaquín Sorolla (1863-1923), tous deux fils du Levant espagnol qui atteignent la maturité de leur art entre 1905-1910 et produisent jusqu’au tout début des années 20. Souvenirs égrenés, estampes fugitives, brefs romans pour Miró (Nuestro Padre San Daniel, El obispo leproso, Eel libro de Sigüenza), près de 4 000 œuvres pour Sorolla, devenu internationalement connu et peintre d’une bourgeoisie insouciante. Tous deux ont le même goût du paysage, de la palette vive et fragmentée, de la couleur éclatante. Ils peuvent se reconnaître dans ce bref texte de Valéry Larbaud, le premier à avoir traduit Gabriel Miró, « Jaune bleu blanc ». Leur art s’imprègne aussi de celui d’un Debussy ou d’un Déodat de Séverac (nous avons analysé la structure musicale d’un des romans de Miró). Nous proposons quelques repères chronologiques, soulignons leur commune appartenance à la Méditerranée, illustrons largement l’œuvre de Sorolla – ses aimables portraits de jeunes femmes et d’enfants à la plage -. Une large place est faite aux mouvements dont ils s’inspirent : macchiaioli italiens, « collà del azafrà » catalane, pour la peinture, écriture pointilliste d’Azorín, l’autre grand maître de la littérature levantine, fragmentée à souhait. Plusieurs exemples illustrent l’impressionnisme de l’œuvre de Miró, cet « olor a sol », cette odeur de soleil qui imprègne ses textes comme elle envahit la palette de Sorolla. Visages à peine esquissés, silhouettes en mouvement, robes claires, femmes jeunes et robustes : l’image d’une bourgeoisie heureuse qui efface la pauvreté, la misère, les tensions sociales qui l’avaient intéressé au début de sa carrière. Chez Miró, les rues aveuglent de blancheur, le paysage vit d’une « couleur de miel chaud » ; « doré et ombreux » il console d’une réalité amère que ne se dissimule pas le romancier, le « meilleur poète de la nature de notre siècle », selon Jorge Guillén. Sa recherche du mot désuet, antique, régional donne à ses pages une saveur particulière. Tous deux ont partagé une même aspiration à la beauté avec une fortune diverse : succès international pour Sorolla, avec une brillante carrière aux états-Unis, demi-échecs pour Miró, mélancoliquement intransigeant dans une quête sans faille. Tous deux convient à un voyage en ces terres du Levant qu’avait aimé Valery Larbaud, si finement lié à Miró.
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