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Écriture de soi et prose d'idées : l'exemple des Mémoires de Jean-François Marmontel

dans LIRCES

Auteur(s) : Coudreuse, Anne

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2008-02-29T01:00:00Z
  • Notes
    • Poser la question de l’articulation entre l’écriture de soi et la prose d’idées en s’appuyant sur l’exemple des Mémoires de Marmontel, c’est s’interroger plus globalement sur la possibilité d’une pensée des larmes, si l’on peut dire. Il s’agit de savoir si, quand on pleure ou que l’on fait pleurer, on peut encore penser. Dans ce XVIIIe siècle qui vit triompher la raison des Lumières, mais aussi le goût des larmes du public, il semble bien que le pathétique se soit mis au service de stratégies argumentatives extrêmement retorses et efficaces. Le récit de Marmontel fournit un exemple très particulier de dialogisme, en particulier dans sa construction qui oppose, très schématiquement, la vie privée dans la première partie et la vie publique dans la seconde, en faisant entendre deux jugements contradictoires par la même voix, incapable paradoxalement de voir dans les événements de la Révolution le résultat des combats idéologiques de tout le siècle. Si comme l’affirme Diderot, dans le Paradoxe sur le comédien, « les larmes du comédien coulent de son cerveau », il semble que les idées du philosophe aient la même source que ses larmes. Tenir le registre de ses émotions et de sa vie privée est donc une pratique qui a à voir avec l’élaboration intellectuelle et spéculative, car c’est une façon d’instaurer un dialogue avec toutes les figures importantes d’un siècle auquel Marmontel ne survivra pas, puisqu’il meurt en 1799.
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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