Le muralisme mexicain des années 1920-1940 est un mouvement artistique avant-gardiste pour lequel politique et esthétique sont indissociables. Cette avant-garde revendique avant tout la construction, contrairement aux avant-gardes négatives telles que le dadaïsme, et se fonde sur la tradition, contrairement au futurisme. Nous formulons quatre hypothèses pour interpréter l’avant-garde de l’espace artistique et de l’espace politique du muralisme mexicain : la synthèse du temps (présent-passé-futur) ; la synthèse de l’espace sur le support du mur ; la synthèse anthropologique-culturelle du métissage ; et la synthèse politique par l’Etat, c’est-à-dire la constitution d’un régime autoritaire que le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) incarnera quelques années plus tard.