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Les explications des cycles économiques dans « Le Capital » : un exemple de temporalités chez K. Marx

dans Association Œconomia

Auteur(s) : Gilles, Philippe

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2017-10-06T02:00:00Z
  • Notes
    • Il n’y a pas une théorie marxienne unifiée des « cycles classiques », mais trois explications principales inter-reliées et intégrées à l’analyse de l’accumulation capitaliste de longue période contenue dans Le Capital. Au-delà de leur commune périodicité quasi décennale, ces explications peuvent être analysées selon trois temporalités différentes.i) une temporalité conjoncturelle basée sur l’extraction de la plus-value plus ou moins favorable en fonction de l’importance de « l’armée industrielle de réserve », laquelle fixe les évolutions des taux de salaires (et, implicitement, celle du surtravail appropriable) selon la cyclicité de la « surpopulation relative » qui scande, à son tour, les cycles économiques.ii) une temporalité financière centrée sur la dynamique des taux de profit et d’intérêt : les phases d’expansion, où le processus de reproduction élargie s’intensifie, sont les périodes où le crédit est le plus souple et le plus facile. Il y a donc abondance de capitaux monétaires disponibles convertis en capital productif qui alimentent à leur tour l’accumulation et la consommation. Mais toute perturbation (engorgements des marchés, baisse des prix, etc.) durant cette phase d’essor entraîne une baisse du profit d’entreprise et un resserrement drastique du crédit amplifiant, par là-même, une dépression économique principalement caractérisée par une surabondance et une dévalorisation du capital industriel.iii) une temporalité technologique qui renvoie aux « cycles de rotation » du capital. La périodicité des crises est théoriquement démontrée et expliquée par la logique de l’accumulation capitaliste en liaison avec les conditions de valorisation du capital liées au progrès technique et au machinisme.Ces trois temporalités articulées (i.e. le schéma des trois temporalités) spécifient des états d’exploitation, de spéculation, de confiance vs défiance, d’« innovation-conflit », etc. qui conditionnent les phases du cycle et leurs retournements, donc la récurrence des crises.
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    • Français
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    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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