L’auteur propose une analyse de quelques expressions « en dire » dans un cadre constructiviste, celui de la « Théorie des opérations prédicatives et énonciatives » d’Antoine Culioli. Dans la première partie, il montre que les différentes valeurs du verbe dire correspondent à différentes actualisations d’une même forme schématique selon laquelle : « Dire est dans l’énoncé la trace de la construction par l’énonciateur d’un terme Y comme étant le signe verbalisé (ou non) d’un ou pour un autre terme Y’ verbalisable ». La deuxième partie, passe en revue quelques expressions « en dire » très courantes et relativement opaques du point de vue sémantique : « c’est pas pour dire vs c’est juste pour dire » ou encore « dis » vs « disons ». L’analyse proposée tend à montrer que les variations sémantiques dont ces expressions sont le lieu sont directement dépendantes de la nature, de la construction (préconstruction ou non), et des relations qu’entretiennent les termes Y et Y’ conformément à ce qui avait été établie dans la première partie. Ainsi, le fait que dans une séquence comme « Dis, tu viens », on ne retrouve pas de manière évidente le sens habituel du verbe dire n’empêche pas l’expression « en dire » « dis » de fonctionner dans ses interactions avec son contexte selon les mêmes principes que ceux qui débouchent sur la construction du sens des autres emplois du verbe.