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Les capucins discriminent-ils les intentions d’autrui dans un contexte d’interactions interspécifiques ?

dans Société francophone de primatologie


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  • Date
    • 2016-01-07T17:35:32Z
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    • Comprendre l’intention des actions des autres est une part fondamentale de la cognition sociale humaine. La sensibilité aux intentions est un développement nécessaire et crucial chez l’enfant. Nous savons que les chimpanzés, espèce proche phylogénétiquement de l’Homme, sont capables de discriminer les intentions d’autrui. Cette capacité a-t-elle émergé chez un ancêtre plus ancien et est-elle partagée avec d’autres primates non humains, dont les singes du Nouveau Monde ? Dans cette étude, nous avons testé si les capucins bruns (Sapajus apella) et les capucins moines (Cebus capucinus) sont capables de percevoir les intentions d’un expérimentateur humain. Plus spécifiquement, nous avons étudié les comportements naturellement émis par les capucins dans trois conditions expérimentales durant lesquelles l’intention de l’expérimentateur varie. Le sujet est face à l’expérimentateur lui donnant une récompense alimentaire à travers un trou dans une plaque de plexiglas. Dans une première condition, dite « unwilling », l’expérimentateur peut donner la récompense, mais ne le fait pas volontairement, c.-à-d. il est mal intentionné. Dans une deuxième condition, appelée « unable », l’expérimentateur n’est pas capable de donner la récompense à travers le trou, celui-ci étant obturé par une petite plaque de plexiglas, c.-à-d. il en est incapable. Enfin, dans une dernière condition « distracted », l’expérimentateur est capable de donner la récompense à travers le trou, mais au lieu de prendre la récompense en main, il manipule un caillou, c.-à-d. il est distrait. Les résultats sont en cours d’analyses. Nous cherchons à observer la sensibilité des capucins moines et des capucins bruns aux intentions d’autrui et savoir s’ils sont capables de discriminer un expérimentateur mal intentionné versus un expérimentateur bien intentionné mais incapable. Nous supposons que lorsque l’expérimentateur agit de manière mal intentionnée (condition unwilling), les capucins quitteront plus rapidement le dispositif expérimental, que lorsque l’expérimentateur est incapable de donner la récompense (condition unable) ou qu’il est distrait par un caillou (condition distracted). Nous nous attentons également à une émission plus importante de comportements de quémande ou d’agression envers un expérimentateur mal intentionné, que bien intentionné mais incapable. Finalement, nous supposons que notre capacité à discriminer les intentions d’autrui n’est pas unique à l’Homme et aux grands singes, mais serait partagée avec d’autres espèces de primates non humains plus éloignés phylogénétiquement, comme les capucins.Nous remercions le Centre de Primatologie de l’Université de Strasbourg pour le financement de ce projet, toute l’équipe technique du Centre de Primatologie pour la conception des dispositifs expérimentaux, les animaliers pour les soins apportés quotidiennement aux singes et les trois stagiaires qui ont participé à l’acquisition des données.
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