Le concept de bienveillance en éducation et en formation peut-il être considéré comme innovant ou résulte-t-il d’une longue tradition historique, transmise dans le cadre d’un héritage culturel ? Si l’on accepte la seconde éventualité, le présent article se doit de donner à lire la nature du testament. Dès lors, comment et quand l’idée de bienveillance en éducation advient-elle ? Par quels canaux chemine-t-elle jusqu’à nous ? Quelles sont les modalités de son développement : capillarité, contagion, imitation, amalgame ? Qui l’articule à des pratiques effectives ? Comment la transmission s’opère-t-elle finalement et quels en sont les instruments ? La faculté de « veillance » de l’historien permet d’appréhender les modes de transmission de la « bienveillance » comme patrimoine culturel immatériel, la pérennité d’un tel patrimoine nécessitant les réappropriations successives de commutés de praticiens.