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GM et Opel : malentendus germano-américains


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    • 2012-03-01T01:00:00Z
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    •  « Comme frappée par la foudre » (Handelsblatt, 05-11-2009). C’est ainsi que la presse allemande décrit la réaction de la chancelière au brusque revirement de General Motors au sujet d’Opel le 3 novembre 2009. Alors qu’à l’été, la maison-mère d’Opel, au bord du dépôt de bilan, avait décidé de céder sa filiale alle­mande et que le gouvernement fédéral avait accepté de soutenir cette dernière en atten­dant que soit réglée la question de sa vente, GM dé­cide brus­quement de revenir sur sa décision : Opel n’est plus à vendre. L’affaire semblait pourtant conclue : le conseil d’administration de GM avait donné le 10 sep­tembre son aval à la cession d’Opel au groupe de repreneurs associant le canadien Magna et son partenaire russe Sberbank, et les négociations étaient en cours, y com­pris avec la Commis­sion européenne qui étudiait le dos­sier sous l’angle des aides d’Etat (les crédits et garanties accordés par le gou­verne­ment allemand s’élèvent à 4,5 milliards €). Mais dans les premiers jours de novembre, le con­seil d’administration de GM, constatant une amélioration de la situation du groupe, décide finalement de faire machine arrière. En Alle­magne, gouverne­ment, patronat, syndicats, observa­teurs, sont atterrés. Tous s’insurgent contre une stratégie industrielle considérée comme illisible et, pis encore, comme sans foi ni loi. Le jour même de l’annonce du revirement de GM, la chan­celière Mer­kel était à Washington, où elle avait tenu le matin un discours remar­qué au Congrès ; elle n’est informée de ce ‘camouflet’ qu’à son re­tour dans l’avion. L’affaire frise l’incident diplomatique… Avec un peu de recul, on peut pourtant se demander si le revirement de GM était aussi imprévisible qu’il a été ressenti. Indépendamment de la question du soutien à un groupe industriel en particulier, et de celle de la conformité du pro­jet de sau­vetage d’Opel avec le droit communautaire (toutes deux haute­ment controver­sées), le dossier GM-Opel ne relèverait-il pas aussi d’un clas­sique malentendu lié à de très fortes différences entre les cultures d’affaires alle­mande et américaine ? Malgré la globalisation de l’économie, on semble en­core sous-estimer l’impact de cette méconnaissance sur les choix straté­giques des parties impliquées… (IB)
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