L’article expose en quoi la discussion à visée philosophique (DVP) participe à apprendre à affronter l’incertitude et l’inconnu. À partir de l’idée que la pensée complexe est nécessaire en éducation, sont redéveloppées les thèses philosophiques de la Non-réalité qui indiquent que l’inconnu peut et doit avoir sa place dans les apprentissages scolaires. L’élève peut-il apprendre à affronter les incertitudes à l’école primaire ? L’incertitude étant liée à la notion d’inconnu, celle-ci peut-elle devenir un nouvel objet de savoir scolaire ? Dans notre perspective théorique de L’Altérité enseignante et de l’Aussersein meinongien, il existe bien un savoir de l’inconnu qui mérite sa place dans les apprentissages scolaires. La discussion à visée philosophique peut-elle alors devenir le dispositif privilégié au service de cet apprentissage ? Notre revue des moyens d’affronter l’incertitude et la recension de ses dimensions nous permet d’établir des grilles d’interprétation des propos d’élèves de six à onze ans recueillis lors de deux DVP. Nos interprétations montrent que la DVP permet aux enfants de travailler directement leur rapport à l’inconnu (non-savoir). Des zones non pensées et des compétences à développer pourraient devenir de nouveaux enjeux d’apprentissages dans l’école de demain.