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Single-sex Education: What Does Research Tell Us?

dans ENS Éditions

Auteur(s) : Smyth, Emer

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2014-06-01T02:00:00Z
  • Notes
    • Il y a actuellement dans beaucoup de pays un nombre considérable de travaux de recherche et de discussions concernant la non-mixité à l’école et dont le but est de savoir si elle offre aux garçons et aux filles des avantages sur le plan social ainsi que sur les résultats scolaires. De nombreux pays tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Irlande continuent d’avoir un nombre conséquent d’écoles non mixtes. Dans d’autres pays, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, les écoles ou, plus souvent, les classes non mixtes se développent de façon croissante afin de répondre aux mauvais résultats scolaires que l’on remarque chez les garçons ou à la persistance des stéréotypes dans les choix d’orientation des garçons et des filles. Cet article met en évidence quelques conclusions de recherches conduites dans les pays anglophones et portant sur l’éducation non mixte.On a avancé un certain nombre de raisons expliquant les différences entre les structures mixtes et non mixtes dans les processus éducatifs et, par voie de conséquence, pour les résultats des élèves : parmi elles, le comportement des garçons monopolisant l’attention en classe, le déficit de concentration des adolescents se retrouvant avec des élèves du sexe opposé et le fait que les écoles servent de lieu de construction de la masculinité et de la féminité. Bien que plusieurs études soulignent les différentes facettes que recouvrent les structures mixtes, la plupart avancent l’hypothèse selon laquelle les différences significatives dans les parcours scolaires et les résultats sont dues à la mixité dans les classes. Cet article s’intéresse aux recherches concernant l’impact d’une éducation non mixte sur les résultats scolaires, les orientations et options choisies, sur le développement personnel et social ainsi que sur les conséquences à l’âge adulte. Il montre des variations considérables en fonction des pays, voire au sein de ces pays, en ce qui concerne les conclusions obtenues ; ces variations dépendent des méthodes de recherche, des techniques d’analyse et des résultats utilisés. Il semble qu’il y ait peu de consensus sur le fait de savoir si une éducation non mixte est plus avantageuse pour les filles ou pour les garçons en termes de résultats scolaires. On peut identifier deux catégories de pays : les pays (comme le Royaume-Uni et les États-Unis) où les écoles non mixtes forment, en tout cas actuellement, un petit groupe d’établissements plutôt sélectifs et les pays (tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Irlande) qui ont un nombre important d’écoles non mixtes, même si les différences de composition du public d’élèves entre ces deux types d’école sont importantes et nombreuses.Dans le passé, des recherches faites au Royaume-Uni suggéraient qu’une éducation mixte préparait mieux les garçons et les filles à la vie adulte. Cependant l’utilisation, dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, de techniques employant des modèles à plusieurs niveaux ont montré, lorsque des comparaisons systématiques étaient possibles, le manque de différences significatives entre ces deux types d’école. Plus récemment, des recherches britanniques ont trouvé que des différences significatives dans les résultats scolaires existaient bien entre les établissements mixtes et non mixtes, même si l’existence de telles différences est dépendante des types de résultats étudiés et du sous-groupe d’élèves considéré. Une partie de ces études a été menée aux États-Unis où, jusqu’à une période récente, l’éducation non mixte se limitait à l’enseignement privé, surtout catholique. Plusieurs études sur cet enseignement catholique ont montré que la mixité avait, entre autres choses, des effets négatifs significatifs sur les résultats scolaires des filles. Cependant certains commentaires arrivent à des conclusions différentes en ce qui concerne cet effet positif observé dans les écoles catholiques.La République d’Irlande est un des pays pour lesquels l’école non mixte est inscrite dans une tradition historique. Une vaste étude sur l’éducation secondaire en Irlande ne montre globalement aucune différence significative sur les résultats scolaires entre les écoles mixtes et non mixtes, pour les garçons comme pour les filles. De la même façon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont un nombre conséquent d’écoles non mixtes. Certaines études australiennes ont montré qu’il y avait peu de différences dans les performances des élèves entre les écoles mixtes et non mixtes. En Nouvelle-Zélande, des chercheurs sont arrivés à des conclusions différentes concernant les effets d’une éducation non mixte sur les résultats scolaires. D’autres études sur les écoles mixtes se sont intéressées non seulement aux résultats scolaires dans leur ensemble, mais aussi à l’attitude adoptée par les élèves dans certaines matières, dites plus appropriées pour les filles ou les garçons, et à la manière dont ces matières sont choisies. Nous avons, ici, la preuve que les filles des écoles mixtes adoptent des attitudes plus favorables envers les matières dites masculines, telles que les mathématiques et la physique. Cependant les choix des matières non conformes aux stéréotypes de genre résultent de processus bien plus profonds et non d’un effet spécifique de la mixité ou de la non-mixité.Tout en s’intéressant aux processus éducatifs que cela implique, un certain nombre d’études ont évalué l’importance de l’influence d’une éducation non mixte sur le plan du développement personnel et social chez les jeunes. Il semble y avoir un consensus général sur le fait que les élèves des écoles mixtes, filles et garçons confondus, voient leur école de façon plus positive et sont plus positifs aussi sur les différents aspects de leur enseignement. La situation devient plus complexe lorsque d’autres aspects de la perception et de l’image qu’ils ont d’eux-mêmes sont pris en compte : on arrive à des résultats qui sont divisés en deux parties égales entre ceux en faveur d’une éducation non mixte et ceux ne trouvant pas de différences probantes entre les deux systèmes. Peu de travaux de recherche se sont intéressés aux conséquences à long terme d’une éducation non mixte. Cependant, pour aller dans le même sens que les résultats indiquant l’affaiblissement des stéréotypes sur les matières scolaires au collège et au lycée, certaines études suggèrent que les femmes qui sont allées dans des écoles non mixtes ont plus de chance d’étudier des matières dites « masculines » et moins de chance d’étudier des matières plus « féminines » aux niveaux post-bac et universitaire.Ces dernières années, on a vu renaître la non-mixité à l’école dans un certain nombre de pays dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, sous la forme de classes non mixtes au sein d’écoles mixtes ou d’écoles séparant les garçons et les filles. Il semble que les conclusions et les avis soient partagés sur ces initiatives de politique éducative dont le but est de promouvoir l’éducation non mixte. Cela reflète peut-être la difficulté de reconnaître quels effets sont attribuables à la non-mixité et lesquels proviennent d’autres facteurs. De plus, l’éducation non mixte seule serait inefficace si elle ne débouchait pas sur une contestation des notions dominantes de masculinité et de féminité. En regardant les études portant sur l’éducation non mixte, on soulève un certain nombre de problèmes plus vastes appartenant au domaine de la recherche pédagogique. Il semble que, dans l’avenir, il y ait un potentiel considérable dans l’exploration des relations possibles entre les différentes manières qu’a chaque sexe de se construire (et se reconstruire) dans la société, mais aussi au niveau plus restreint de l’école. D’importantes questions se posent sur la nature de la comparaison faite : sommes-nous intéressés par les différences engendrées par les milieux scolaires mixtes eux-mêmes ou par le plus grand nombre de facteurs scolaires qui caractérisent souvent les écoles non mixtes ? En d’autres termes, définir davantage leurs bases de comparaison permettrait peut-être de trouver un moyen d’évaluer les mérites des éducations mixte et non mixte.
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    • Anglais
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