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Entre enfermement et culture des champs, les vertus éducatives supposées du travail de la terre et de l’atelier. Les enfants de Clairvaux (1850-1864)

dans Presses universitaires de Rennes


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2007-06-06T02:00:00Z
  • Notes
    • Le registre des écrous de la maison centrale de force et de correction de Clairvaux, conservé aux archives départementales de l’Aube, permet de mieux connaître l’identité des jeunes détenus pour les années 1850-1864. On retrouve, à Clairvaux, l’effort entrepris depuis le début du XIXème siècle dans les prisons françaises en vue de séparer les détenus selon la gravité de leurs délits et selon leurs âges. Séparés des adultes, ces enfants enfermés en vertu de l’article 66 du Code pénal (ils sont acquittés car jugés « sans discernement » et placés en maison de correction), sont le plus souvent des vagabonds et des petits voleurs. Si l’âge moyen d’entrée à Clairvaux est situé vers 14-16 ans, on trouve aussi des enfants très jeunes, âgés parfois de 7 ou 8 ans. L’analyse du registre montre que, très vite, s’impose l’idée d’une rééducation par le travail. C’est le placement au sein des colonies agricoles qui a la faveur de l’administration et de nombreux enfants partent vers les colonies agricoles de la Bretonnière (fondée en 1847) et des Forges (fondée en 1843). La maison centrale accepte aussi de signer des contrats de location de ses jeunes détenus qui sont alors confiés à des particuliers, à des communes ou à des industriels. La colonie industrielle de Courcelles (Haute-Marne) les utilise en grand nombre à partir de 1857, dans des conditions déplorables. Si l’idée de la rédemption par le contact de la terre et par l’apprentissage d’un métier manuel est sans cesse affirmée, il est très vite évident que ce système de placement aboutit à une exploitation éhontée des enfants. Le cas de Clairvaux, entre 1850 et 1864, montre assurément l’existence d’une situation transitoire entre un régime carcéral hérité de l’Ancien Régime, fondé sur une logique essentiellement répressive, et un régime espéré, qui met davantage au cœur de sa démarche une logique d’éducation et de possible réinsertion sociale. Lentement, se diffuse l’idée qu’il faut protéger « l’enfance malheureuse » plutôt que de réprimer « l’enfance coupable ».
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