Cet article problématise les fonctions de soin et de contrôle du « Réglement des Maisons de Tolérance » à Santiago du Chili entre 1896 et 1925. Je soutiens que aussi bien le réglement en question que le livret sanitaire ont une double fonction : soin et prévention des maladies vénériennes et situation médicale des prostituées, d’une part ; régulation et contrôle des pratiques liées aux corps et aux espaces qu’ils habitent, d’autre part. J’explique comment le Réglement de tolérance définit le corps des prostituées, de façon à l’enfermer dans un espace de marginalité et d’altérité. Cette délimitation du corps influe sur les pratiques quotidiennes, de travail ou personnelles, de ces femmes.