L’absence de désir maternel chez les personnages saganiens renvoie à une éthique du plaisir immédiat. Anticipant l’évolution des mentalités, Sagan milite pour le droit à l’avortement et crée des héroïnes à la libre sexualité qui ne veulent pas se frustrer par peur d’enfanter. Le refus de la maternité est lié à l’image tragique qu’elle lui associe, et ce dès Bonjour tristesse : le modèle matriciel est celui d’une écriture mélancolique menant à la sublimation de la figure de la mère. L’impuissance de ses personnages serait comme la condition nécessaire à la puissance de l’écriture.