Dans cet article, nous cherchons à qualifier les modalités selon lesquelles les sémioticiens ont pu aborder la connaissance en tant qu’objet d’étude et de réflexion. Six approches sont ainsi répertoriées : 1) le projet épistémologique des théories considérées comme fondatrices de la sémiotique (Saussure, Hjelmslev, Peirce) ; 2) la fédération des sciences dans une théorie logico-sémiotique (Morris) ; 3) la critique épistémologique impliquée par la théorie des passions (Greimas) ; 4) la défense du paradigme structuraliste (Petitot) ; 5) le développement sémiotique d’un paradigme cognitiviste (Klinkenberg) ; 6) l’anti-épistémologie (Floch, Barthes). La notable disparité entre ces approches permet de conclure que la connaissance, loin d’être seulement un objet constitué par l’analyse sémiotique, la constitue elle-même dans son hétérogénéité intrinsèque et configure pour l’essentiel ses rapports aux autres disciplines.