Penser l’individualisme de l’Occident amène souvent à considérer le Reste-du-monde comme communautaire ou holiste. Mais cette manière de penser, qui joue un rôle essentiel dans l’autodéfinition de cet « Occident » par lui-même, travestit la réalité et pèse lourdement sur les relations entre les peuples. Pour approcher la pluralité des constellations individu-société à travers le monde, on se propose dans cet article d’esquisser une archéologie de ce discours binaire, de critiquer l’opposition holisme/individualisme exposée par Louis Dumont ; d’avancer quelques notions utiles pour approcher la variété des modes de reconnaissance de la singularité individuelle ; de présenter enfin quelques analyses de cas.