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Parcours « techno-graphiques » d’un ethnologue

dans Éditions de l’EHESS

Auteur(s) : Baudin, Carole

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2022-09-23T02:00:00Z
  • Notes
    • Existe-t-il meilleur moyen que le témoignage, le recueil des pensées de celui qui réfléchit sur sa pratique d’ethnologue des techniques depuis plus de trente ans, pour explorer les « techno-graphies » ? Son parcours lui est propre, il est atypique. Mais il accompagne l’évolution épistémologique et méthodologique des pratiques des « spécialistes des techniques ». Le sien se caractérise par la recherche incessante, depuis ses débuts d’ethno-archéologue, de nouveaux « outils » pour mieux saisir, comprendre et (re)produire les pratiques techniques comme pratiques sociales. Sur son chemin, d’autres chercheurs, fouineurs et poètes de la réalité humaine l’ont croisé, et ont construit avec lui. Philippe Geslin raconte comment il a mis à l’épreuve de ses terrains les concepts et outils issus des débats théoriques et méthodologiques qui naissaient dans les années quatre-vingt autour de la technologie culturelle. Ces expériences l’ont amené, dans les années quatre-vingt-dix, à se rapprocher de l’ergonomie et des sciences cognitives. Il passe alors des chaînes opératoires à l’analyse de l’activité, ouvrant de facto à de nouveaux modes de voir, et capturer les pratiques techniques. À l’intersection de ces deux visions, il développe avec Alain Wisner l’anthropotechnologie. En 2007, l’institutionnalisation de l’anthropotechnologie par la création au sein de la Haute École Arc à Neuchâtel du laboratoire EDANA ainsi que les multiples projets appliqués développés par cette équipe génère une dynamique mêlant expérimentation et réflexion autour des outils de restitution et d’analyse, dans une perspective applicative et prescriptive. Création de plateformes interactives pour la restitution des savoir-faire, création d’un FabLab, projet d’éditions en ethno-photographie ont été mis à l’épreuve. À travers le récit de P. Geslin, on comprend que les formes d’analyse et de restitution ne peuvent être considérées en dehors d’un contexte, d’une demande, d’une ambition. Chacun supposant des « formes » différentes. Mais toutes ont en commun la nécessaire compréhension de et par les corps.Au fil des ans, les technographies de Philippe Geslin se sont faits de plus en plus sensibles, dans l’implicite comme dans l’explicite. La photographie, qui a toujours été pour lui un vecteur, devient alors centrale, – contraste et subtilité, étrangeté et évidence (Laplantine 2017). La vidéo également, est utilisée sans fard, sans montage. Il revient alors à une forme « primitive » de l’ethnographie : le sentir, le ressentir, le montrer. Chemin qui culmine avec la mise en scène de ses terrains par Macha Makeieff, qui le prend lui-même comme objet d’étude. En le mettant en scène l’ambition est de montrer l’ethnologie en train de se faire.
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