Nous faisons l’hypothèse que le téléphone mobile est une extériorisation de notre vigilance sensorielle à des relations et à des espaces distants. Vigilance et distraction sont les deux faces d’un même processus physiologique qui nous permet de nous « dé-focaliser » d’une attention trop concentrée, pour des raisons de survie, mais également comme opportunité de distanciation. Plus généralement, le mobile participe au processus d’engagement-distanciation qui traverse les échelles physiologique, individuelle et sociale, élément moteur du processus normatif. Au niveau individuel, il manifeste la capacité de l’individu à être partiellement dégagé de son activité en cours, à être présent et en même temps ailleurs.