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La coquille au xviiie siècle : un objet frontière ?

dans Éditions de l’EHESS


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  • Date
    • 2013-07-29T02:00:00Z
  • Notes
    • Cet article entend montrer que la place centrale de la coquille dans l’histoire sociale et culturelle du xviiie siècle, comme artefact et objet naturel, réside dans sa capacité à fonctionner comme un « objet-frontière ». Venue de l’anthropologie et de l’ethnographie des sciences, cette notion désigne un objet (concret ou théorique) capable d’intéresser et de souder temporairement des publics différents, issus de mondes sociaux hétérogènes, qui coopèrent pour produire de la connaissance à partir de cet objet tout en maintenant une pluralité de points de vue. À l’inverse de la formule historiographique consacrée de « culture de la curiosité », qualifier la coquille d’objet-frontière incite plutôt à la penser dans le cadre de ses différents dispositifs sociaux, matériels et techniques, plutôt que du point de vue des disciplines et des taxinomies savantes. Au xviiie siècle, sont alors à l’œuvre des savoirs et des techniques encore non assignés, comme le dessin naturaliste ou le travail muséographique, qui permettent à différents mondes sociaux de collaborer autour des coquilles. Emblématique de la culture européenne du premier xviiie  siècle, tout à la fois motif esthétique et ressource cognitive, la coquille tire son efficacité de ces appropriations et de ces intéressements pluriels, et contribue ainsi à recomposer autour d’elle des communautés de goût plus fluides, à distance des hiérarchies sociales de l’Ancien Régime.
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    • Français
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