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Aspects sociogéographiques du développement du tourisme balnéaire au Maroc

dans Presses de l'Université du Québec

Auteur(s) : Hillali, Mimoun

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2011-09-11T02:00:00Z
  • Notes
    • Séduit par le succès du tourisme sur la rive nord de la Méditerranée (décennie 1960), le Maroc cède à la tentation de jumeler le tourisme et l’agriculture pour en faire les leviers de son développement social et économique. N’étant pas un pays producteur de pétrole, encouragé par les recommandations de l’expertise internationale et jouissant d’une bonne image auprès des pays occidentaux, principaux foyers émetteurs de touristes, le choix qu’il fait du tourisme paraît découler de réflexions mûrement pensées. Cette importance soudaine accordée au tourisme a mis en évidence ses carences héritées de la période du protectorat : les quelques stations touristiques réalisées et gérées, presque exclusivement, par les colons n’ont généré ni savoir-faire touristique ni avantages économiques en faveur des nationaux. Fort heureusement, une belle plage de sable fin inondée de soleil suffit à faire le bonheur du vacancier des années 1960. En passant en revue ces points clés, indispensables à l’élaboration du plan triennal 1965-1967, les spécialistes de l’époque ont décidé de privilégier le tourisme de manière générale et le tourisme balnéaire de façon particulière. Inopportunément, les agitations sociopolitiques nationales et les crises économiques internationales de la décennie 1970 ont vite fait de dévier la stratégie arrêtée de sa trajectoire initiale.Près de quarante ans plus tard, le gouvernement marocain remet à l’honneur la même option (tourisme balnéaire) en décidant de créer six nouvelles stations balnéaires de grande envergure, dont une seule cette fois-ci est localisée sur le littoral méditerranéen. Depuis 2001, le tourisme mondial traverse une zone de turbulences et le Maroc en pâtit. À défaut d’exceller, les professionnels de ce secteur sensible s’ingénient à juguler la crise. Le tourisme, ce secteur vital pour le Royaume, continue à subir, malgré les efforts déployés par le ministère de tutelle et ses instances de soutien (augmentation de 17 % des arrivées au milieu de 2004), les conséquences d’une décennie et demie (1991-2004) de chocs économiques, de conflits militaires ou d’attentats terroristes à l’échelle mondiale.Le tourisme balnéaire, perçu au départ comme un gisement inépuisable (mer, soleil, plage), a pâti de certaines erreurs d’aménagement, dues à l’inexpérience et à une gestion confuse par le secteur public, qui ont sérieusement altéré les meilleures plages et côtes du Nord, finissant par discréditer l’image de marque d’une destination qui a fait un certain temps la fortune et la gloire des villes balnéaires méditerranéennes. Heureusement que le Sud atlantique et les villes impériales, des régions où l’État n’a rien fait de remarquable, ont pu résister à la crise et limiter les dégâts.Sur cette même lancée d’interrogations, il va falloir se demander quel est le prix social, économique et surtout environnemental des erreurs d’appréciation et des mauvaises gestions d’un secteur porteur, mais usé avant même d’avoir fait ses preuves. Question très délicate, surtout s’il faut formuler des arguments chiffrés.Enfin, l’espoir est grand que les nouvelles stations tirent profit des leçons du passé. Le grand changement survenu au Maroc en 1999 permet de caresser cette espérance.
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