Le roman de Valentin Mudimbe, Entre les eaux (1973), présentifie singulièrement les conflits symboliques et spirituels liés à la présence d’un christianisme missionnaire en Afrique. L’option du roman, accompagnant les orientations épistémologiques traversant les écrits théoriques de Mudimbe, tend à dessiner, à travers l’usage du matériau littéraire, une voie de sortie de l’aliénation qui n’est pas centrée de manière exclusive sur la question éthico-politique de la reconnaissance. Au-delà d’une analyse de l’expérience de l’écart ou de la problématique de l’invention du langage, cette proposition de lecture du roman Entre les eaux vise à cerner comment à partir de la question irrésolue d’un conflit symbolique, peuvent s’élaborer, en situation postcoloniale, des pratiques et des pensées de la libération, affectant les sujets et participant à leur constitution.