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Mouvements migratoires entre la Turquie et les Républiques turcophones du Caucase et d’Asie centrale

dans ​Editions de la maison des sciences de l'homme

Auteur(s) : Balci, Bayram

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2011-12-01T01:00:00Z
  • Notes
    • Forte de ses liens de parenté culturelle avec les Républiques turcophones d’Asie centrale – Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Turkménistan et Tadjikistan –, la Turquie a été le point départ d’un important mouvement migratoire en direction de ces États à partir du début de la décennie 1990, au moment où les États en question recouvraient leur indépendance survenue avec la fin de l’Union soviétique. Multiforme, cette migration a véhiculé un important message religieux, dans les deux sens, mais surtout en provenance de Turquie et à destination des principales villes d’Asie centrale. C’est le principal sujet d’investigation de cette étude. Le commerce et la coopération éducative furent les principaux outils déployés par les migrants turcs partis souvent en tant que missionnaires pour ré-islamiser l’Asie centrale, que de nombreux mouvements islamiques turcs jugeaient devoir être remise dans le giron de la civilisation islamique après plus de soixante-dix ans d’une domination soviétique caractérisée par une politique antireligieuse prononcée. Quatre principaux mouvements islamiques turcs se sont fait remarquer en Asie centrale dans cette œuvre de prosélytisme. Le plus important est sans conteste celui fondé par Sait Nursi dont les disciples ont été très actifs dès 1990 dans l’envoi de littérature islamique en Asie centrale. Par ailleurs, un disciple de Sait Nursi, Fethullah Gülen, a fondé un vaste réseau éducatif animé par des jeunes éducateurs partis d’Anatolie pour s’investir dans différentes villes d’Asie centrale. Une autre mouvance, dite suleymanci, du nom de son fondateur Suleyman Tunahan, a, par le biais de la migration turque, ouvert plusieurs petites madrasas dans divers États d’Asie centrale. Enfin, des disciples de la confrérie dite nakshibendiyya, du nom de son fondateur Bahaduddin Nakshibend, un mystique du xve siècle originaire de Boukhara, ont également envoyé des milliers de migrants turcs dans le cadre de plusieurs projets missionnaires. Amenée à s’enraciner dans ses villes d’expatriation en Asie centrale, cette migration turque a déjà très nettement marqué de son empreinte l’islam de ces pays, plus particulièrement au Turkménistan, au Kazakhstan et au Kirghizstan qui ont d’excellentes relations politiques avec la Turquie. Ainsi, bon nombre de nouvelles élites religieuses dans ces pays ont été formées dans le cadre de la coopération avec les mouvements missionnaires turcs et leurs disciples qui ont immigré en Asie centrale. S’inscrivant en marge de la politique officielle turque de coopération en matière religieuse avec les pays d’Asie centrale, les migrants turcs n’en rendent pas moins un grand service à la diplomatie d’Ankara dans la région en l’aidant indirectement à se constituer une sphère d’influence dans cet espace turcophone qui occupe une place notable dans la nouvelle politique extérieure de la Turquie.
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