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Résumé : Interviewé chez lui peu avant sa disparition, Nico Papatakis (1918-2010) raconte son parcours, de sa naissance d’une mère résistante éthiopienne et d’un père grec à ses rencontres avec Jacques Prévert, Jean-Paul Sartre ou Jean Genet, en passant par ses exils successifs. Selon lui, le cinéma est une arme de combat. Les extraits des "Abysses" (1963) des "Pâtres du désordre" (1967) ou des "Equilibristes" (1991) illustrent pleinement son adage. Dans le cadre sombre d'un appartement, le cinéaste, éternel exilé, parle de sa solitude. Il veut donner à voir le sentiment d’humiliation qu’il a toujours ressenti. Son cinéma est dès lors une œuvre de révolte, mais vouée à l’échec comme il l’explique en lisant un passage de son livre "Tous les désespoirs sont permis" (Fayard, 2003). Il soutient d’autres révoltés : en France, il produit "Un Chant d’amour" (1950) de Genet avec qui il vit une amitié houleuse ou, à New York, aide Cassavetes à finir "Shadows" (1959), un cinéma loin des codes d’Hollywood. Son premier film, "Les Abysses", allégorie de la Guerre d’Algérie, fait scandale à Cannes, racontant la révolte de bonnes contre leurs maîtres. Il évoque également la torture par le biais d’une comédienne qui joue une terroriste arabe et doit apprendre à bien crier, dans "Gloria Mundi" (1975, sorti en 2005). Son travail sur l’image et le son fuit le réalisme pour créer un cinéma paroxystique, qui passe sans cesse du tragique au grotesque.

Résumé : Une visite au domicile de Stephen Dwoskin, cinéaste indépendant américain né en 1939, installé à Londres, auteur d’une œuvre prolifique débutée en 1961. Cinéma "personnel" plus qu’expérimental dont il retrace la genèse : tenu à l’écart par la maladie qui invalide ses jambes, Stephen Dwoskin interroge le rapport à l’autre à travers l’œil de la caméra, instrument d’un échange amoureux entre le cinéaste et son modèle.La question de savoir si le handicap de Stephen Dwoskin détermine sa vision d’artiste pourrait être balayée au nom d’une empathie condescendante, jugeant que "cela n’a pas d’importance". La chaise roulante vaut certes comme métaphore de la différence de l’artiste, comme les ailes de l’albatros pour Baudelaire. Mais c’est bien à partir de cette position dans le monde que s’est constituée l’œuvre qui est la sienne, c’est à partir de ce point de vue "hors du monde" et désirant le monde (et, au sein du monde, les femmes) que se composent ses films. De cette distance et de ce désir exacerbés naît une observation minutieuse des formes de l’affectivité. Le spectateur fait alors l’expérience sensible de ce que son regard, par pudeur, ne saurait soutenir et que la caméra enregistre : sur le visage du modèle passent mille nuances, variant de l’abandon à la crainte, du désir à l’inquiétude. Revient alors à la surface, chez celui qui regarde, le souvenir partagé de sentiments imperçus.

Résumé : Emmanuel Vernières se concentre sur la parole de Paul Vecchiali, filmé face caméra, et montre la cohérence d’une démarche esthétique et morale. De son premier court métrage perdu, "Les Petits Drames" (1961), à la présentation au festival de Cannes de "À vot’ bon cœur", le cinéaste retrace sa carrière, et ainsi, tout un pan du cinéma français – les metteurs en scène alliés qui disparaissent, et la difficulté, toujours plus grande, à faire un film. Enfant, c’est le regard de Danièle Darrieux, au hasard d’un magazine, qui lui donne envie de faire du cinéma. Cet amour des actrices ne quittera plus Vecchiali, qui offre à Hélène Surgère le rôle d’une comédienne dans "Femmes femmes" (1974), son premier succès, et celui de l’amoureuse menteuse de "Corps à cœur" (1978). Mais si les amis sont fidèles (Noël Simsolo, Françoise Lebrun), les financiers restent sceptiques. En créant dès 1970 Diagonale, le cinéaste produit ses films et ceux de ses collaborateurs. Cet aspect familial ne doit pas faire oublier le brio d’une mise en scène lyrique qui privilégie les mouvements de caméra amples : "Once More" (1987), film qui suit sur dix ans des personnages marqués par l’arrivée du Sida, est composé uniquement de plans séquences. Extrêmes, souvent incompris, les films de Vecchiali ne cherchent pas à flatter les attentes du spectateur. Car, selon le cinéaste, "l’artiste est celui qui rend sensible aux autres ce qui n’est sensible qu’à lui-même."

Résumé : Parce qu’il se déplace dans la Rome d’aujourd’hui comme dans l’œuvre de Rossellini, Carlo Lizzani joue le rôle du guide. Il propose une monographie qui suit chronologiquement la carrière du cinéaste italien, compilant des images d’archives - Ingrid Bergman et François Truffaut disent leur admiration pour le Maître - et de larges extraits de films, tels "Paisà" (1946) ou "Allemagne année zéro" (1948). Finie la période des "Téléphones Blancs", ces marivaudages d’avant 1940. Avec Rossellini émerge le néo-réalisme italien. Caméra à l’épaule, le cinéaste prend pour sujet les ravages de la guerre. Son œuvre relève du combat. Elle est à l’image du prêtre de "Rome ville ouverte" (1945), qui, tout en maudissant les bourreaux qui viennent de torturer un résistant, évoque la supériorité de l’esprit sur le corps. Un auteur est un homme qui s’engage pour la communauté, considère le cinéaste. Et jamais ne l’abandonne son intransigeance : Ingrid Bergman doit quitter Hollywood pour venir jouer dans ses films et doit se laisser réellement frapper par son partenaire sur le plateau de "Stromboli" (1950). En Italie comme aux États-Unis, le tempérament du cinéaste lui valut quelques déconvenues mais l’œuvre a fini par s’imposer. Carlo Lizzani termine justement par une séquence où des étudiants américains applaudissent celui qui, avec "Le Messie" en 1976, avait fait scandale outre-atlantique.

Résumé : Avec le partenariat de l'Ina, la collection "Télé notre histoire" présente des entretiens avec les professionnels de la télévision française. Les entretiens sont menés par Jérôme Bourdon et Claude Guisard. Premier entretien : Igor Barrère a fait des études de médecine mais sa passion est le cinéma. Entré à la télévision en 1952, il évoque les émissions réalisées ou produites. Parmi elles, une série, "Les Médicales", qui a présenté dès 1954 les approches thérapeutiques et les actes opératoires, commentés par des médecins et des chirurgiens. Deuxième entretien : Jacqueline Joubert est l'une des premières speakrines de la télévision de 1949 à 1961. Elle devient ensuite réalisatrice puis productrice mais elle se souvient avec humour des difficultés rencontrées par une femme dans ce milieu essentiellement masculin. Jacqueline Joubert a dirigé les programmes jeunesse d'Antenne 2 (dont Récré A2) dans les années 1970 et 1980. Troisième entretien : Enfant, Pierre Dumayet voulait devenir pharmacien, puis plus tard professeur de philosophie. Le hasard et sa rencontre avec Jean Lescure, poète et directeur des services dramatiques et littéraires de la radio, en décidèrent autrement. Il est devenu producteur et coproducteur de nombreuses émissions parmi lesquelles : "Cinq colonnes à la une", "En votre âme et conscience", "Lecture pour tous".

Résumé : Le film est un travail de dentelle où images d'hier et d'aujourd'hui, vidéo, film super 8, danse et musique, territoire et lignée familiale, arts et mouvements sociaux s'enchevêtrent pour tisser une image uniforme de la Guadeloupe. En apparence, le propos est simple. il s'agit pour Sylvaine Dampierre de retrouver ses racines, d'en transmettre l'histoire à son fils, une histoire dont elle-même, géographiquement du moins, est coupée.Tout, cependant, se complique quand il faut mettre un contenu à ces racines . " Quand on passe derrière l'horizon, on ne voit plus que la mer et le pays à l'envers." Mais revenir n'est pas retrouver l'image à l'endroit du pays, c'est en découvrir un autre envers, parce que tout travaille, de la végétation au pouvoir esclavagiste, de l'opacité des archives à la ruine de l'industrie locale de la canne à sucre, à effacer les traces,à les disperser, à les rendre illisibles. Plus le film s'enfonce dans la quête des origines, plus il remonte le cours de l'histoire de la Guadeloupe, plus il met à jour ce travail d'effacement. Si l'esclave jadis était interdit de nom, le seul aujourd'hui à avoir gardé la mémoire de l'histoire du capital dans l'ïle, est un militant communiste. La Guadeloupe que filme Sylvaine Dampierre est à l'image de ses jardins d'esclaves, lotis sur des terrains ingrats et accidentés, où il faut constamment protéger ses carrés de légumes d'une nature luxuriante et vorace. Un travail de sisyphe. [Yann Lardeau. Catalogue Cinéma du réel 2009]

Résumé : "Quatre agricultrices de Champagne-Ardennes témoignent tour à tour devant la caméra de Carole Roussopoulos. Les conditions éreintantes de travail, l’amour du métier, la répartition des rôles avec leurs maris, la totale absence, à cette époque, de statut pour les femmes d'agriculteurs. À la toute nouvelle association Pour le développement de l’agriculture, elles unissent forces et volonté de s’en sortir par la solidarité entre femmes. La traite au petit matin et le soir, les soins à l’étable, les bêtes aux pâturages souvent lointains, l’aide aux semis, à l’ensilage, aux labours, à la gestion de l’exploitation... et tout le travail domestique en plus ! En dépit de tout cela, en 1982, les femmes d’agriculteurs sont officiellement "sans profession" ; avec, en cas de veuvage, la hantise d'une pension de réversion d’à peine 850 francs par mois. Si Marie-Louise et Roseline sont plutôt fatalistes devant cette absence de droits, Marie-Cécile bataille pour le statut d’agricultrice à "part entière", évoquant sa mère qui avait continué le métier à la mort de son père. C’est ce qu’a fait Martine, 22 ans, seul maître à bord et qui pourrait largement prétendre au titre de chef d’exploitation - elle a en plus un boulot d’appoint comme serveuse. À Saint-Laurent, un stage rémunéré de gestion-comptabilité a donné aux agricultrices l’idée de se regrouper en association pour s’encourager l’une l’autre, et faire changer les mentalités. " Doucha Belgrave © Images de la culture Copyright & Crédits

Résumé : En 2003, l'artiste espagnole La Ribot présentait l'intégralité de ses "Piezas distinguidas" (Pièces distinguées), une maxi performance ("Panoramix") de 34 mini séquences où la radicalité est justement tempéré par l'humour et un rapport direct au public. Sur scène, le corps nu frémit, se dresse, se ploie et se tord. Hors scène, Maria Ribot explique simplement son travail.

Résumé : A Rennes, la Maison d'Arrêt construite au début du 20ème siècle, déserte le centre ville pour un Centre Pénitentiaire tout neuf, situé en périphérie. Alors que le déménagement approche, les personnes détenues et les personnels s'interrogent : que sera la vie danns cette nouvelle prison? Dans les deux établissements, le film tente de révéler comment l'architecture interfère dans le mode de fonctionnement d'une prison.

Résumé : "Des conchylicultrices du bassin de Marennes-Oléron (Charente-Maritime) témoignent de leurs conditions de vie et de travail : difficultés de la profession, répartition des tâches entre hommes et femmes, avantages de la codétention, création d’une association pour cesser leur isolement et améliorer leur statut. Interviews et scènes de travail en mer et à la "cabane" contribuent à dresser un portrait émouvant de femmes courageuses et énergiques.Embarquement au petit jour, conditions météorologiques souvent difficiles, manutention lourde, tâches répétitives de tri et d’emballage, solitude et fatigue... le métier de conchylicultrice est une profession particulièrement dure pour les femmes. Après le décès de son mari, Ginette est devenue chef d’exploitation, par goût du métier. Elle n’en demeure pas moins une exception, qui force l’admiration de ses collègues de l’Association professionnelle des conchylicultrices de Marennes-Oléron. Sa belle-sœur, Pierrette, assure qu’elle ne pourrait pas en faire autant. Maguy, salariée par ses parents et concessionnaire de parcs, espère se mettre à son compte avec son mari. C’est ce qu’a fait Denise, codétentrice des parcs à huître qu’elle exploite. Elle milite en faveur de la codétention qui apporte une protection à la femme en cas de divorce ou de décès de l’époux : "À partir du moment où la femme a les mêmes responsabilités et fait le même travail, elle doit avoir les mêmes droits." Hélène Fleckinger© Images de la culture Copyright & Crédits

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