L’article entend mettre en évidence des liens analytiques entre des formes de vulnérabilité et des territoires précis. Il s’appuie sur des recherches empiriques menées en France qui portent aussi bien sur des zones résidentielles excentrées du périurbain, sur une tour déshéritée située dans une cité d’habitat social ou sur un bidonville. Les terrains de recherche retenus sont autant de révélateurs des formes plurielles que prend la vulnérabilité dans la société française actuelle. Sensible à la pluralité des sources et des formes de vulnérabilité, le propos s’attache, chemin faisant, à identifier différents registres de vulnérabilité. Parce que ces différents registres en disent long sur l’existence de fortes disparités non seulement spatiales mais aussi sociales, ils renvoient à des conditions sociales distinctes qui révèlent combien la « société » française contemporaine est le théâtre de profondes divergences socio-spatiales.