Sous la direction de Didier Anzieu, cet ouvrage, précédemment paru en 1994 sous le titre L'Activité de la pensée, s'inscrit dans une série consacrées à la structure de l'appareil mental : Le Moi-peau (1985) tient une place clé dans ces travaux, les articulant à un important courant d'auteurs anglais : W.R. Bion (pour les notions contenant/contenu), E. Bick (la peau psychique), F. Tustin (les trous noirs de la psyché), etc.

Emergences et troubles de la pensée prend la suite de deux collectifs parus dans la même collection : Les enveloppes psychiques (2^ème édition, 2000), Les Contenants de pensée (1993). Ce sont, pour la plupart, les mêmes contributeurs qui élargissent et approfondissent leur réflexion : D. Anzieu précise la méthode auto-analytique appliquée aux pensées de la nuit ; B. Gibello examine les contenants de pensée du point de vue de leur pathologie ; D. Houzel propose la notion d'enveloppe familiale et met l'accent sur sa bisexualité ; S. Tisseron distingue les schèmes d'enveloppes et les schèmes de transformation ; G. Lavallée poursuit son étude du travail de l'enveloppe visuelle et met en évidence l'hallucinatoire négatif comme contenant perceptif ; G. Gimenez esquisse une théorie de l'hallucination comme contenant présymbolique ; enfin, F. Barruel montre à quelles conditions un toucher thérapeutique peut déclencher une activité de penser.

L'ouvrage permet ainsi au lecteur d'appréhender comment des psychologues, des psychiatres et des psychanalystes enrichissent une problématique commune pour aborder les origines et les fondements du travail intellectuel.