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Discours d'Auschwitz : littéralité, représentation, symbolisation

Résumé

Etudie les schémas d'écriture d'une cinquantaine de récits de vie de personnes ayant survécu à la déportation, d'origine française, anglaise, allemande ou italienne. L'analyse de ces textes suggère que les revendications de silence et d'indicible viendraient de l'angoisse des commentateurs plutôt que de celle des déportés.


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2003
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 528 p.
  • Collections
  • Sujet(s)
  • ISBN
    • 2-7453-0722-3
  • Indice
    • 81.047 Thèmes historiques, religieux et sociaux
  • Quatrième de couverture
    • Jusqu'aux années 1990, les écrits autobiographiques de la déportation et du génocide hitlériens furent en grande mesure l'objet d'une mise au ban intellectuel en Europe : les travaux savants évoquaient les événements d'«Auschwitz» tout en se référant très peu, voire pas du tout, aux personnes qui les avaient connus, sous prétexte qu'il fallait maintenir un «silence» respectueux. Ce bilan demeure d'actualité, car si «l'indicible» des événements extrêmes est moins facilement accepté aujourd'hui qu'il y a quelques années, il apparaît encore sous des formes subtiles, dont la surfocalisation sur quelques acteurs et auteurs est peut-être, paradoxalement, l'un des axes majeurs. (Les études européennes récentes sur les textes de la déportation portent souvent sur une poignée d'écrivains déjà connus : Primo Levi, Robert Antelme, Charlotte Delbo ..., comme cela fut le cas pour Elie Wiesel en Amérique du nord il y a dix à vingt ans.)

      C'est dans ce contexte que s'inscrit l'étude systématique des schémas d'écriture d'une cinquantaine de récits de vie (langues française, anglaise, allemande et italienne) de personnes ayant survécu à la déportation au complexe d'Auschwitz. L'examen de la représentation et, à un niveau supérieur, des vocations symboliques de l'écriture, étayé par des références à de nombreux autres récits, et confronté aux discours critiques de toutes les disciplines, suggère que les revendications du «silence» ou de «l'indicible» viendraient, non de l'angoisse des déportés, mais de celle des commentateurs, qui refait surface dans les vocations commémoratives (symbolisation culturelle).

      La mémoire de la déportation se construit souvent en l'absence des rescapés, à tel point que l'on peut se demander si le mythe d'un Auschwitz entièrement symbolisé (de l'extérieur) et symbolique, n'a pas obnubilé la diversité des réalités et des personnes qu'il était censé représenter, les incidents réduits à des «tragédies», et les êtres à des «victimes».

      Une expérience d'Auschwitz fait partie de l'expérience humaine, et le survivant peut aussi être un narrateur.


  • Origine de la notice:
    • Electre
  • Disponible - 81.047 GRI

    Niveau 3 - Langues et littératures