Les rencontres qui furent à l'origine de ce recueil ont tenté de faire le point sur les sources, la nature, la portée et la postérité de l'oeuvre de Boèce (c. 480 - c. 524), et d'informer sur le développement, le renouvellement et l'actualisation des recherches menées sur et autour de ce penseur. Un tel désir de bilan interdisciplinaire, qui fut dicté par l'ampleur même de sa production et de ses centres d'intérêt, a conduit à élargir le plus possible le champ des compétences, en lui faisant couvrir les quatre rubriques traditionnelles de la science boécienne que sont trivium (grammaire, dialectique, rhétorique), quadrivium (arithmétique, musique, géométrie, astronomie), théologie et philosophie. La mise au point des actes n'a en rien modifié cette orientation conceptuelle. L'envergure de Boèce fut exceptionnelle à la fois par sa situation historique et par la portée de son idéal. La première, qui le place à la charnière de l'Antiquité et du Moyen Âge, lui valut les appellations de «dernier des Romains et premier des Scolastiques», ou encore de «fondateur du Moyen Âge». Le second, qui vise à transmettre au monde latin l'ensemble de l'héritage grec alors connu, fut le seul de cette importance dans l'Occident médiéval.

L'une et l'autre nécessitant des tentatives régulières de mise à jour, cette publication ne pouvait tendre vers un autre objectif que celui de manifester les avancées scientifiques obtenues dans chacun des domaines de connaissance retenu, en dépendance toujours étroite avec les réseaux tissés par l'histoire événementielle. Celle qui est ici proposée ambitionne donc de sensibiliser aux avancées que l'investigation n'a cessé d'enregistrer ces vingt-cinq dernières années en matière de transmission des savoirs et de traditions textuelles, mises au service d'une appréhension toujours plus affinée du rôle et de l'influence de la pensée boécienne.