L'objet de cet ouvrage est de rechercher, à travers les documents d'époque, les écrits méconnus d'auteurs prestigieux, tels Léon Tolstoï ou Roberto Michels, les débats au sein des organisations social-démocrates en France et en Allemagne principalement, les articles d'une clarté et d'une justesse inimaginables dans nos temps de reniement, de bassesse et de crainte réverentielle à l'égard du nouveau radical, les prises de position concernant un enjeu majeur de notre époque: le dire vrai contre l'idéologie mensongère, la dignité des femmes comme des hommes, bafouée par une société claironnée comme celle du progrès, de la civilisation et de la voie unique.

De grands noms inconnus, ou presque, ressortent de cette mêlée où s'illustrèrent Jaurès, Guesde, Bernstein, Liebknecht, sans parler de Briand ou autres contorsionnistes. Les noms de héros anonymes de la libération: Christian Cornélissen, Elizabeth Renaud, que nous devons connaître parce que nous leur devons une part de ce qu'il nous reste de dignité et de liberté d'esprit. Parti ouvrier accapareur de l'action, pensée unique louvoyante, anathème lancé contre la pensée réfractaire, projets monstrueux de dictature étatique comme continuation du capitalisme, paradoxes monstrueux élevés au rang de droits, tels sont les adversaires de ces socialistes révolutionnaires de 1900.

Cet ouvrage fait suite à Mythe et violence, autour de Georges Sorel.