La Guinée équatoriale convoitée et opprimée

Après presque quarante ans d'État voyou, monopolisé par le même Clan de Mongomo, la population équatoguinéenne se trouve confinée dans une misère pire qu'à sa libération de la tutelle espagnole, en 1968. Le boom pétrolier qui a démarré vers 1992 n'a fait qu'aggraver le drame, avec d'un côté la soif mondiale de pétrole, et de l'autre la corruption et l'impunité de ceux qu'il convient de qualifier aujourd'hui de Gang de Mongomo.

Après l'oncle Macias Nguema, élu président en 1968, nationaliste sincère mais psychopathe et ses liaisons privilégiées avec le monde sino-soviétique, son neveu, commandant de l'armée, s'est emparé du pouvoir par un coup d'État en août 1979, versant le pays dans le camp du capitalisme occidental et oriental. Depuis lors, les pétroliers d'Amérique du Nord, et quelques autres d'Europe et d'Asie, tout comme les pilleurs de forêts chinois et malais, ou encore les prédateurs des mers philippins ou taïwanais s'en donnent à coeur joie. Un festin duquel l'Espagne, la France et l'Union européenne essaient, avec plus ou moins de talent, d'attraper les miettes laissées par l'Oncle Sam.

Pour anesthésier les démocraties et leurs institutions de contrôle du monde, les Nguemistes (néologisme tiré de Nguema), en complicité avec d'autres potentats africains, jouent au bal masqué, se déguisant d'institutions calquées sur ces démocraties : pluripartisme, parlement, participation aux Organisations internationales comme l'Assemblée générale des Nations Unies ou la Commission des Droits de l'Homme, les arrosant de discours creux jouant avec le vocabulaire généreux des démocrates. Ces procédés mensongers caractérisent les Démocratures, dont la Guinée Équatoriale reste un cas d'École.