En ce début du troisième millénaire, la science ressemble à un gigantesque stabile de Calder qui, bien que semblant osciller autour de quelque hypothétique centre d'équilibre, déconcerte par sa labilité. Car, bien que de remarquables progrès aient été réalisés au cours du siècle précédent, les sciences exactes posent aussi bien un problème de cohérence que de limites inhérentes à leur formalisme. C'est pourquoi Aux frontières de l'univers : du big bang au quark n'est pas un livre de plus décrivant l'univers et inventoriant son contenu, mais une réflexion critique sur la méthode scientifique et ses conséquences. Ainsi, pour des raisons qui sont exposées, l'hypothèse du big bang est, et restera une question non entièrement rationalisable, comme celle de l'origine du temps. Et il en va de même pour l'infiniment petit : quark, corde ou supercorde, ou sont les limites ? Existerait-il un superprincipe unificateur restant à découvrir ?

Dans la même veine, le dernier chapitre examine l'expansion informatique et ses possibles développements devant aboutir à l'une des questions majeures de ce siècle : le fonctionnement du cerveau, une autre étant l'éventualité de la « pensée électronique » : plausibilité ou fiction ?

C'est finalement le problème de la signification et de certaines conséquences des sciences exactes, à travers leur méthodologie, qui est posé. Dans la période d'incertitude que nous traversons, et dans la perspective d'une hypothétique percée, certes plus ou moins lointaine, qui pourrait ouvrir une ère nouvelle du savoir, une réflexion ne parait pas inutile.