Migration féminine et fécondité à kinshasa

Les relations entre la migration et la fécondité sont une vieille préoccupation en démographie et dans d'autres sciences sociales. Le sujet connaît aujourd'hui un regain d'attention dans les pays du Nord et du Sud, en raison notamment de l'intensification des migrations internes et internationales.

Considérant le contexte congolais, cette recherche examine si les femmes qui migrent vers Kinshasa au départ de la campagne ou des villes régionales ont des comportements féconds différents de ceux des femmes résidant depuis toujours dans cette agglomération. Elle s'appuie sur une enquête originale sur la migration et la fécondité que l'auteur a menée en 2002 à Kinshasa auprès d'un échantillon aléatoire de 2 068 femmes en union âgées de 15 à 49 ans. Il en ressort que toutes choses égales par ailleurs les femmes arrivant à Kinshasa ont des comportements de fécondité très proches de ceux des femmes non-migrantes. Ces similitudes de la fécondité entre ces groupes vont de pair avec celles des comportements en matière de nuptialité, de contraception, d'avortement, d'allaitement et d'abstinence post-partum. Plusieurs facteurs complémentaires ont été avancés pour expliquer ces résultats, parmi lesquels la sélectivité des migrantes au lieu d'origine et leur adaptation à un contexte socio-urbain de pauvreté et de crise.

Cet ouvrage intéressera particulièrement les démographes, les sociologues, les économistes et d'autres chercheurs travaillant sur la migration, la fécondité et les relations entre ces deux phénomènes dans les pays en développement.