Ce volume rassemble une partie des travaux effectués lors de la deuxième partie du colloque «Les Formes de l'Obsession dans la littérature anglophone» de décembre 2006 à l'université Paris XII.

Cette interrogation sur l'obsession, au coeur du processus créateur, se reflète et se diffracte dans la lecture et ne peut, semble-t-il, prendre sens que grâce à une lecture active, attentive, sensible aux échos, aux multiplications et aux moindres différences. Tous ces articles nous interrogent sur la manière dont nous devons lire, percevoir, et «recevoir» les formes de l'obsession,

Ainsi l'obsession nous placerait en lecteurs aux aguets comme si nous étions à notre tour gagnés par cette pathologie. Elle serait ce démon qui possède toutes les instances du texte et nous entraîne aussi, nous, lecteurs, dans sa vertigineuse spirale.

Entre objet et forme, thème et instrument, la présence lancinante de l'obsession aux frontières du geste d'écriture et de son produit fictionnel excède immanquablement le projet créateur. Que ce soit du côté de sa présence organisatrice ou de la désorganisation dont elle menace texte et lecteurs conjoints, l'obsession littéraire fait fusionner, en son esthétique paradoxale, vertige de l'anéantissement et stratégie de survie, preuve par l'absurde de l'évidement du sens ou affirmation obstinée de son impossible dissolution. N'est-ce pas là le secret des forces dont l'obsession nous assiège, et pas seulement par le jeu de l'étymologie, que cette irréconciliable et paradoxale juxtaposition entre mort et vie, contrôle extrême et dessaisissement fécond ?