« La Contre-Révolution née à partir de 1789, constitue un courant de pensée qui refuse la Révolution et la philosophie des Lumières, les Droits de l'Homme et la laïcité, qui dénonce la Terreur et la guillotine, les illusions de l'égalité et les déviations de la fraternité ».Jean-Clément Martin

Dans la Contre-Révolution, tout est affaire de famille : la famille militaire issue de l'émigration à l'armée des Princes ou des grandes insurrections armées ; la famille de sang avec des lignées de gentilshommes ou de paysans acquises à la cause royaliste ; la famille communautaire, rassemblant les membres d'un même village où se créée une sociabilité et, enfin, la grande famille des convictions, celle qui regroupe toutes les autres autour de chefs comme les frères La Motte, Dominique Allier, le comte de Surville.

Pour Hélène Jarre l'origine de la Contre-Révolution en Haute-Loire est due à la mobilisation du clergé réfractaire organisée par son évêque en exil, Monseigneur de Galard, à l'activité incessante de groupes organisés à l'instar de la compagnie des Ganses blanches et au refus populaire des armes suite aux lois sur le recrutement.

Avec ses prêtres réfractaires, déserteurs, royalistes et brigands, tout est prêt pour que, depuis le camp de Jalès en Ardèche, l'armée catholique et royale d'Orient prenne le Puy-en-Velay, « capitale religieuse de toutes les montagnes », citadelle inviolée du catholicisme, sorte de « Jérusalem du Midi »...

Le complot royaliste aurait-il pu aboutir ? Il ne se déroule ni dans l'Ouest vendéen, ni à Paris, ni à Lyon, mais en Ardèche, en Haute-Loire, dans une région où l'on passe facilement du département de la Loire à celui du Puy-de-Dôme afin de déjouer les forces républicaines.

Après l'affaire d'Yssingeaux et du camp du Pertuis, l'histoire de la Contre-Révolution en Haute-Loire s'achèvera avec le piteux procès, au Puy-en-Velay des membres de la Compagnie de Jésus.