Cet ouvrage présente un état des connaissances sur l'histoire, les savoirs et savoir-faire en matière de métallurgie primaire du fer, c'est-à-dire de la mine au métal, chez les peuples du Burkina Faso précolonial. Grâce à une importante iconographie, l'auteur a consigné par écrit l'aspect technologique d'un patrimoine culturel qui est aujourd'hui en danger de disparition. Déjà les fourneaux de réduction du minerai de fer se sont tous éteints avec l'impact colonial. Les témoins de cette activité se font rares et la chaîne de transmission des savoirs et savoir-faire est rompue dans maintes régions du pays.

L'érosion des connaissances se poursuit chaque jour par la destruction des vestiges de cette ancienne métallurgie, soit sous l'action de la nature, soit provoquée par l'homme pour des raisons diverses. Pourtant, plus que la recherche de l'or, le travail du fer semble avoir mobilisé par le passé beaucoup plus de bras et surtout joué un rôle primordial dans l'organisation sociopolitique et culturelle des populations. Le livre veut témoigner de tout ce passé en jetant un regard interne mais dénué de tout préjugé sur les fameuses «routes du fer» qui alimentent encore des manuels scolaires en Afrique et dont l'Unesco a fait le thème d'un des projets majeurs de la décennie mondiale du développement culturel.

Ce livre se voudrait enfin être un hommage aux archéologues africains, encore très peu nombreux, travaillant souvent dans l'isolement et l'incompréhension et se débattant parmi mille difficultés pour ressusciter les cultures matérielles du continent africain enfouies sous nos pieds.