Pier Luigi Nervi (1891-1979) a définitivement marqué de son empreinte puissante le vingtième siècle. Ingénieur amoureux de l'architecture gothique, il a exploré sans relâche toutes les possibilités expressives et structurelles du béton armé, un matériau qu'il lui est quasi contemporain. Ponts, cathédrales, églises, stades, bâtiments industriels, tours ou infrastructures de transport, la liste impressionnante de ses projets conçus seul ou avec certains des plus grands architectes de son temps couvre toutes les typologies et les besoins humains. Imprégné de l'idée que son art, celui de l'ingénieur bâtisseur, devait avant toute chose être humblement mis au service de la communauté des hommes, il a constamment recherché l'économie constructive sans renoncer à l'esthétique. Bien avant nos préoccupations actuelles, il avait à l'esprit les limites des ressources naturelles et la nécessité de les employer avec parcimonie. Il demeure une source d'inspiration technique et architecturale majeure.

« La relation entre l'esthétique et la technologie dans la construction a acquis une nouvelle richesse et une diversité avec l'introduction du béton armé.

Le plus fertile, le plus malléable et le plus complet procédé de construction que l'humanité n'ait jamais inventé.

Ce n'est pas une exagération de dire que le développement d'une nouvelle esthétique, qui retourne aux principes des périodes architecturales les plus éloignées en empruntant d'obscurs canaux, est produite par la potentialité constructive et plastique unique de ce matériau ».