Le choix de la CEE par la France
L'Europe économique en débat de Mendès France à de Gaulle (1955-1969)
Laurent Warlouzet
Comité pour l'histoire économique et financière de la france
Avant-propos
V
Préface
VII
Introduction générale
7
Première partie
La france face à la réorganisation
de l'europe : les défis du marché commun
et de la ZLE (1955-1958)
Chapitre premier. La CEE sans enthousiasme (1955-Mars 1957)21
I. L'invention d'un Marché commun hypothétique
(juin 1955-avril 1956)21
A. La France face à la construction européenne :
opportunités et contraintes21
1. La France au coeur des constructions européennes22
2. Les décideurs français méfiants face au projet
de Marché commun23
3. Les ambiguïtés de la conférence de Messine25
4. Le mémorandum français d'octobre 195526
B. Le rapport Spaak : les équilibres du Marché commun27
C. La surprise et l'hostilité de l'administration française30
1. Le rapport Spaak et le mémorandum français
d'octobre 195530
2. L'hostilité de l'administration au rapport Spaak30
3. La contre-proposition de l'administration française
en mai 195633
II. Le choix de la CEE par le gouvernement Mollet35
A. Le difficile choix politique du Marché commun
(avril-août 1956)35
1. Un trio gouvernemental engagé35
2. Le primat du pouvoir politique sur l'administration36
3. La reprise en main de l'administration38
4. L'échec sur le fond des opposants internes
au Marché commun39
B. L'évolution vers une position française plus modérée
(septembre-novembre 1956)43
1. La définition d'une position réaliste en septembre 195643
2. La ZLE et la place de la Grande-Bretagne
dans la coopération européenne46
3. Le «tournant» de Suez48
C. Le patronat divisé face au Marché commun :
le rôle de Georges Villiers50
1. Le soutien du CNPF au Marché commun51
2. Le lobbying d'experts de l'automobile
dans la négociation finale55
3. La force de l'opposition patronale à la libération
des échanges57
4. Les libéraux peu enthousiastes envers le Marché
commun58
5. De l'influence de l'acteur patronal59
III. Un Marché commun toujours menacé
(novembre 1956-mars 1957)60
A. La ZLE : complément ou alternative ?60
1. La ZLE relancée par Suez60
2. Une mobilisation naturelle en faveur de la ZLE63
3. L'émergence d'un groupe hostile à la ZLE65
B. Des opposants au Marché commun très influents68
1. Les décideurs politiques : Ramadier
et Pierre Mendès France68
2. Le Marché commun en porte-à-faux face à la logique
des «fonctionnaires modernisateurs»72
C. La complémentarité des promoteurs du Marché commun76
1. L'ambiguïté de la défense du Marché commun
par Mollet76
2. Le rôle central de Robert Marjolin78
3. Les autres promoteurs du Marché commun
dans l'administration81
D. Les autres modèles d'Europe83
E. Conclusion : des promoteurs du traité de Rome
peu nombreux et divisés86
IV. Le traité de Rome face aux positions françaises87
A. L'équilibre du traité de Rome87
1. Un système institutionnel mixte87
2. Une union économique potentielle88
B. Le décalage face aux revendications françaises91
1. L'absence de contre-proposition française92
2. Une difficile application de la CEE93
3. La menace de la ZLE sur la vision française de la CEE94
V. Conclusion : la France et la négociation du traité de Rome96
A. La contrainte extérieure impose l'option européenne96
B. Le rôle décisif des promoteurs du Marché commun96
C. L'intérêt économique et institutionnel de la CEE
pour la France98
Chapitre II. La crise française, la CEE et la ZLE
(avril 1957-mai 1958)101
I. La crise de la IVe République101
A. Les difficultés financières et le crédit international
de la France101
B. Le volontarisme du gouvernement Gaillard102
C. L'offensive du CNPF : l'assemblée générale extraordinaire
du 13 mai 1958104
D. La crise finale de la IVe République106
II. L'acceptation de la CEE107
A. Le ralliement d'une majorité du patronat à la CEE107
1. La dernière opposition active : le secteur cotonnier107
2. L'action de rassemblement du CNPF en faveur
de la CEE109
B. L'adaptation rapide des décideurs publics111
1. L'évolution des fonctionnaires spécialisés dans les affaires
européennes111
2. L'adaptation de l'organisation administrative113
C. L'absence de stratégie d'influence des jeunes institutions
communautaires115
1. Les commissaires européens français116
2. L'administration communautaire et la place
des fonctionnaires français117
III. La pression de la négociation ZLE120
A. Les débuts de la négociation intergouvernementale
de la ZLE120
1. L'agressivité britannique envers la CEE121
2. Le comité Maudling122
B. Une méfiance croissante envers la ZLE123
1. Christian Pineau et l'impératif de la ZLE123
2. La définition rapide d'une position restrictive
par l'administration124
3. Une mobilisation patronale influente en France126
4. Les divisions révélatrices du patronat européen129
C. La tentative de prise en main de la négociation
par Gaillard132
1. L'investissement de l'exécutif (janvier 1958)132
2. L'élaboration difficile du mémorandum français133
3. Le mémorandum de la Commission (mars 1958)136
4. Vers une position commune des Six137
IV. Conclusion : une contrainte internationale croissante139
Chapitre III. De Gaulle et la rupture dans les négociations
européennes (Mai-Décembre 1958)143
I. La rupture politique nationale : le retour au pouvoir
du général de Gaulle143
A. Des conceptions européennes relativement favorables
à la CEE en juin 1958143
B. La position de force du président du Conseil de Gaulle146
II. La rupture européenne : la fin de la ZLE149
A. Le renforcement de la position française (juin-octobre 1958)149
1. L'acceptation de la CEE et la nouvelle position
sur la ZLE149
2. La nouvelle position française sur la ZLE151
3. Les progrès des négociations sectorielles153
4. Vers une position commune des Six154
B. La rupture de la négociation ZLE (octobre-décembre 1958)156
1. La stratégie de la rupture (octobre-début novembre 1958)156
2. La rupture des négociations (14 novembre 1958)159
3. La communautarisation de la rupture
(novembre-décembre 1958)161
4. L'indécision britannique et la rupture finale
du 15 décembre 1958164
5. Conclusion : l'échec de la ZLE en 1958166
III. La rupture européenne et mondiale : le plan Rueff167
A. Une nouvelle initiative britannique : l'opération Unicorn169
B. La réaction française : le comité Rueff et les décisions
du 18 novembre 1958172
C. Le débat sur le plan Rueff et la convertibilité175
D. Les décisions françaises : du 10 au 31 décembre 1958177
E. Le processus de décision du plan Rueff181
F. La rupture du plan Rueff et la ZLE184
IV. L'affirmation de la Commission européenne en 1958186
A. La défense de l'intégrité de la CEE
dans les négociations ZLE186
1. L'enjeu de la négociation ZLE pour la jeune
Commission européenne186
2. L'affirmation rapide de la Commission Hallstein187
3. Au service d'une approche communautaire de la ZLE189
4. La convergence apparente entre la France
et la Commission190
B. Renforcer l'Europe monétaire par la crise française191
1. Marché commun et union monétaire : un lien évident
en 1956-1958191
2. Le débat au début de 1958 : visions allemandes
et britanniques193
3. La communautarisation de la crise française de mai 1958194
4. Le premier projet d'union économique et monétaire197
5. Le second projet d'union économique et monétaire200
C. Conclusion : une affirmation réussie
de la Commission européenne202
V. Charles de Gaulle et les nouveaux équilibres en France
et en Europe203
Conclusion de la première partie. La France face à la réorganisation
de la coopération économique européenne (1955-1958)207
I. La crise française207
A. Les deux ruptures principales : le rapport Spaak
et le plan Rueff207
B. Les temps des négociations européennes
et de la crise française208
C. Crise et réforme du modèle français par la CEE209
II. La conversion de la France à la CEE210
A. La CEE, dernier levier d'influence internationale
pour la France211
B. Les vecteurs internes de la conversion212
C. De la profondeur de la conversion213
III. Le succès du modèle flexible de la CEE214
A. Des interprétations multiples de la CEE214
B. L'influence positive de la ZLE sur la CEE215
C. La mise en place réussie de la CEE216
Deuxième partie
Les europe économiques en débat :
les décideurs français et la CEE (1959-1969)
Chapitre IV. Les bases de la politique européenne
de la France gaulliste (1959-1969)223
I. Des objectifs économiques ciblés, voire limités224
A. Le Marché commun : un «traité de commerce»225
B. L'encouragement à la libération des échanges227
C. Le consensus français autour d'une libéralisation régulée229
D. L'acceptation d'une Europe-arbitre233
E. La PAC : une priorité politique mal maîtrisée236
II. Une ambition politique et institutionnelle irréaliste242
A. Les handicaps de la vision gaulliste
pour la politique européenne242
B. Une politique révisionniste agressive244
C. Les limites de la politique révisionniste française :
la crise de la chaise vide247
D. Contrôler et influencer l'administration communautaire254
E. L'autorité incontestée du général de Gaulle
en matière de politique européenne259
III. Conclusion : forces et faiblesses de la France gaulliste266
Chapitre V. L'Europe ordolibérale : la politique de la concurrence
(1958-1965)269
I. Une nouvelle politique publique à l'échelle
du Marché commun269
A. Les enjeux de la politique de la concurrence en 1957269
1. Des pratiques nationales diverses271
2. Les dispositions du traité de Rome273
B. Une mobilisation patronale précoce (1956-1957)276
1. L'inquiétude du BDI276
2. Les divisions internes au patronat européen277
3. L'UNICE mobilisée mais sans doctrine279
C. La constitution d'un réseau autour de la Commission
(1958-1959)281
1. Le groupe ordolibéral de la Commission281
2. Les divisions persistantes de l'UNICE283
3. Les deux Europe organisées du patronat285
4. Le débat intellectuel286
II. Une mobilisation française inefficace face à la Commission288
A. Juin 1959-Juin 1960 : impatience et mobilisation
de la Commission288
1. La nécessité d'un changement de stratégie288
2. Une proposition de règlement ambitieuse290
B. Le décalage des décideurs français (1958-1960)292
1. Une réflexion minimaliste et concentrée sur la circulaire
Fontanet (1958-1960)292
2. L'obsession française de la concentration de l'industrie
allemande294
C. L'impossible lobbying européen du patronat (1959-1960)296
1. La faiblesse structurelle de l'UNICE
dans les débats initiaux296
2. L'offensive belge de l'été 1960299
3. Le patronat face aux propositions de von der Groeben301
III. Le règlement 17/62 : succès et échecs de l'Europe ordolibérale304
A. La dynamique communautaire de la négociation
(fin 1960-mi-1961)304
1. La réaction française à la proposition de la Commission304
2. La proposition passe l'étape du Conseil des ministres307
3. La contre-offensive du CNPF par l'UNICE311
4. L'action des acteurs patronaux et administratifs français313
B. La dernière étape des négociations et le règlement 17/62
(juin 1961-décembre 1961)315
1. Les divisions de l'administration française
face aux ambitions de la Commission315
2. Le soutien de l'Assemblée (septembre-octobre 1961)318
3. Le dernier effort du CNPF320
4. Le revirement du gouvernement français321
5. Le règlement 17/62 : une victoire pour la Commission322
C. L'impossible application du règlement 17/62324
1. Le problème de masse : l'afflux des notifications
(1962-1964)324
2. La crise de confiance de la DG IV (1963-1964)326
3. La sortie de crise (1964-1965)330
IV. Conclusion : succès et limites du projet d'Europe ordolibérale332
A. La division des opposants333
B. La Commission européenne au coeur du système institutionnel
communautaire334
C. Ambition et échec d'un projet ordolibéral
néofonctionnaliste335
D. La définition tardive d'une approche française
de la politique de la concurrence337
Chapitre VI. L'Europe «organisée» de Marjolin339
I. La coordination des politiques économiques à moyen terme339
A. La doctrine économique et européenne
du commissaire Robert Marjolin339
B. La constitution d'un réseau de promotion
de la programmation européenne342
1. Un contexte favorable : la relance de la planification
indicative342
2. Le développement d'un réseau planificateur européen345
3. La promotion de l'idée de programmation347
C. L'adoption de la «politique économique à moyen terme»349
1. La proposition de la Commission du 25 juillet 1963349
2. La négociation au Conseil (juillet 1963-avril 1964)352
3. La mise en oeuvre de la PEMT (1964-1965)354
D. Conclusion : la cohérence du projet de Marjolin355
II. La coordination des politiques conjoncturelles et monétaires356
A. Le besoin de coopération monétaire356
1. Le dernier avatar de la négociation ZLE : le comité
de politique conjoncturelle357
2. La coopération des Six et le SMI358
3. Les réflexions de Marjolin, de Triffin
et de Jean Monnet (1959-1961)360
B. Le projet d'union économique et monétaire de Marjolin363
1. La définition du projet (fin 1962-début 1963)363
2. Le lancement du projet : la communication
du 19 juin 1963365
3. Le débat à Six et les décisions des 13-15 avril 1964366
C. Conclusion : l'UEM, une ambition ancienne
et complémentaire de la PEMT369
III. Le conflit entre l'Europe organisée et l'Europe ordolibérale370
A. Une opposition croissante entre deux conceptions
économiques (1959-1964)371
1. Une rivalité structurelle371
2. Les critiques réciproques des travaux entrepris
au sein de la Commission371
3. Le débat intellectuel (1962-1964)373
4. La critique du projet de politique économique
à moyen terme375
B. La poursuite des conflits doctrinaux : le dossier
de la concentration (1964-1966)376
1. Les réflexions de l'UNICE sur la concentration376
2. L'inflexion apparente de la politique de la concurrence378
IV. L'affrontement entre Marjolin et Hallstein :
la crise de la chaise vide380
A. Les trois projets de relance de la CEE381
1. Le projet du gouvernement allemand : Europe politique
et Europe libérale382
2. La relance du projet d'union économique et monétaire
de Robert Marjolin383
3. Les ambitions fédéralistes d'Hallstein386
B. Les oppositions au sein de la Commission européenne390
1. Les rapports entre Marjolin et Hallstein en 1958-1962 :
une convergence apparente390
2. L'opposition de stratégie à partir de la fin 1964
jusqu'à la chaise vide392
C. Conclusion : confrontations et échecs des projets
d'Europe les plus volontaristes395
V. Le projet macroéconomique de Raymond Barre396
A. Des réflexions prudentes396
1. La persistance du débat sur la coordination des politiques
économiques (1966-1967)396
2. L'arrivée de Barre à la Commission européenne400
3. Le mémorandum Barre de février 1968402
B. Les projets monétaires relancés par la crise française405
1. La crise de mai 1968405
2. La crise de novembre 1968408
3. Le plan Barre de février 1969410
C. Des ambitions réelles de Barre en matière économique
et monétaire414
VI. Conclusion : le projet Marjolin d'Europe volontariste
et sa postérité415
Chapitre VII. Les projets de politique industrielle communautaire
(1965-1969)419
I. Le premier projet français de politique industrielle européenne
de 1965420
A. La relance de la politique industrielle française
vers l'international420
B. L'échec d'une approche partielle : les investissements directs
étrangers (1963-1965)423
C. La prise de conscience de la nécessité d'une politique
industrielle globale (fin 1964)425
D. La présidence française de 1965 et le lancement
de la politique industrielle428
II. Les réflexions sur la politique industrielle communautaire
en France433
A. L'émergence d'un courant révisionniste au sein
des responsables français (1965-1967)433
1. La chaise vide : l'émergence d'un courant révisionniste433
2. De la chaise vide à la seconde candidature britannique
(1966-1967)436
3. Les divisions lors de la seconde candidature britannique
(1967-1968)440
4. La force du courant révisionniste444
B. Le volontarisme français en matière de politique
industrielle (1966-1967)444
1. La relance de la politique industrielle nationale en 1966444
2. Une nouvelle génération de «modernisateurs»446
3. La promotion d'une approche européenne de la politique
industrielle par Debré en 1967454
4. Conclusion : des réseaux dynamiques à l'échelle
nationale458
III. Le lancement de la politique industrielle communautaire
(1966-1968)459
A. Une nouvelle force motrice à la Commission européenne
(1966-1967)459
1. Un contexte européen favorable459
2. Un groupe franco-italien volontariste à la Commission
européenne460
3. Le projet global de Colonna (1966-1967)463
B. Les initiatives de politique industrielle de 1966-1968467
1. Inciter aux concentrations : la société européenne467
2. L'approche sectorielle : la PRST469
3. La réorientation du projet ordolibéral : encouragement
à la concentration et à la coopération474
IV. Vers les années 1970 : libéralisation et normalisation477
A. L'évolution du CNPF vers une position plus libérale477
B. Les mutations de la politique économique française481
C. La politique européenne de la France réorientée
vers l'union économique484
D. L'évolution des ambitions de la Commission européenne486
E. La remise en cause des bases de la politique gaulliste
(fin 1967-1969)488
V. Conclusion : les tentatives de politique industrielle490
Conclusion générale
493
Sources et bibliographie
509
Sources511
Bibliographie521
Index des noms de personnes547
Index des institutions549
Table des matières551