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Le gouvernement de l'ethnicité en Europe post-soviétique : minorités et pouvoir en Lettonie

Résumé

Après avoir étudié la formation du clivage ethnique en Lettonie et les raisons de sa pertinence dans la période contemporaine, l'auteur s'attache à déterminer la forme sous laquelle ce clivage s'institutionnalise et quels rapports de pouvoir elle met en jeu. L'analyse se porte finalement sur les pratiques ordinaires, du choix du conjoint à la fréquentation scolaire, irréductibles aux dispositifs.


  • Contributeur(s)
  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2013
  • Notes
    • Bibliogr. et webliogr. p. 355-398. Index
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • XIII-434 p. : graph, cartes, couv. ill. ; 24 cm
  • Collections
  • Sujet(s)
  • Epoque
  • Lieu
  • ISBN
    • 978-2-247-12618-7
  • Indice
  • Quatrième de couverture
    • Le livre que le lecteur tient entre ses mains a eu une première vie sous forme d'une belle thèse consacrée au «gouvernement de l'ethnicité en Europe post-soviétique. Une sociologie politique des luttes de classification autour des populations minoritaires en Lettonie». (...)

      Le livre de Pascal Bonnard (...) montre comment s'opèrent les mutations du clivage ethnique (qui peut ici être rapporté à d'autres situations), en relation avec d'autres clivages sociaux. En fait, l'intérêt de cette recherche est dans son potentiel de généralisation théorique. Et c'est aussi ce qui lui confère sa grande force explicative. Les logiques déconstruites autour de l'objet de l'ethnicité par l'auteur peuvent s'interpréter de manière comparable dans d'autres contextes qui n'ont rien à voir avec le post-soviétisme, d'où est absente la minorité non titulaire russe ou russophone, tout comme le facteur géopolitique de l'«étranger proche». Cette recherche abonde en trouvailles pertinentes et en remises en cause des certitudes interprétatives préacquises. (...)

      Pour un Directeur de thèse c'est une satisfaction rare de pouvoir introduire un ouvrage d'excellence, primé comme tel, qui se base sur un doctorat dont il a vu d'abord de fragiles fondements, des progrès hésitants, des obstacles en apparence insurmontables, des moments de découragements mais aussi des joies, des découvertes, des accélérations dans l'écriture, des bouffées d'enthousiasme. Ce livre est une chance pour Pascal Bonnard de porter désormais ses travaux bien au-delà du petit cercle de connaisseurs académiques en dialoguant avec un plus grand nombre de lecteurs. Il le mérite amplement.

      Georges Mink


  • Tables des matières
      • Le gouvernement de l'ethnicité en Europe post-soviétique

      • Minorités et pouvoir en Lettonie

      • Pascal Bonnard

      • Dalloz

      • Sommaire V
      • Noms d'organisations en letton et en russe, sigle éventuel VII
      • Remerciements IX
      • Préface XI
      • Introduction
      • Section 1. À la croisée des sociologies de l'action publique, de l'action collective et de l'appartenance4
      • A. Des politiques d'affirmation de l'État-nation5
      • 1. L'action publique envers les populations minoritaires : nationalisme contre multiculturalisme ?6
      • 2. Des dispositifs d'«identification»9
      • B. (re)définir son appartenance11
      • 1. Les populations non titulaires face à l'effondrement de l'Union soviétique : une «double absence» particulièrement aiguë11
      • 2. Une approche constructiviste de l'ethnicité13
      • 3. Les «appartenances» comme «positions sociales» situées16
      • C. Représenter les populations non titulaires18
      • 1. Un travail de «représentation politique»19
      • 2. Des définitions concurrentes de l'ethnicité21
      • Section 2. Analyser différentes opérations de classification22
      • A. Exigences d'une articulation entre échelles22
      • 1. Dépasser la tension entre un «haut» et un «bas»23
      • 2. Saisir la pluralité de l'acteur et la labilité des positions25
      • 3. Historiciser les pratiques et les catégories28
      • B. Pour une sociologie des luttes de classification30
      • 1. L'analyse des conditions de validité d'une classification31
      • 2. Des opérations mettant en jeu des rapports de pouvoir32
      • 3. Synthèse de la problématique et hypothèses34
      • Section 3. Une démarche empirique35
      • A. L'école comme lieu d'enquête privilégié37
      • 1. Un lieu de socialisation nationale37
      • 2. Un environnement traversé par des luttes politiques et stratégies familiales39
      • B. Étude de cas et comparaison(s)39
      • C. Un matériau composite42
      • 1. Sources écrites : presse, documents administratifs et juridiques42
      • 2. Données chiffrées : résultats des recensements et statistiques scolaires43
      • 3. Entretiens et observations44
      • Structure de la thèse49
      • Première partie La genèse d'une classification
      • Chapitre 1. Aux origines du clivage ethno-national en Lettonie55
      • Section 1. Le temps des sociétés «agro-lettrées» : les terres du Sud de la Baltique dans les Empires polono-lituanien, suédois puis russe57
      • A. L'intégration politique dans un empire : du féodalisme à l'absolutisme57
      • B. L'ethnicité et la religion encastrées dans l'ordre62
      • 1. Des catégories «nationales» sans lien avec celles d'aujourd'hui62
      • 2. La prééminence de la condition sociale sur la condition ethno-nationale63
      • Section 2. La genèse d'une «Ruritanie» lettone dans l'Empire tsariste64
      • A. Mobilité sociale croissante et émergence de nouvelles classifications64
      • 1. L'assouplissement de la hiérarchie traditionnelle liée à l'ordre65
      • 2. Classification selon la religion et dé-localisation des identifications66
      • B. Le désencastrement progressif du clivage ethno-national67
      • 1. Premières formulations du clivage ethno-national et du clivage de classe67
      • 2. L'ethnicité, principe pertinent de classification : le recensement de 188168
      • C. Diffusion et affermissement du clivage national70
      • 1. Vers un nationalisme politique70
      • 2. L'institutionnalisation croissante de l'appartenance ethno-nationale72
      • Section 3. Délimiter le national : unifier l'État-nation et définir les minorités73
      • A. Forger un espace culturel et politique national74
      • 1. Le territoire national comme espace divers mais clos et unifié74
      • 2. Former des nationaux77
      • B. Faire les minorités et se faire majorité79
      • 1. L'introduction du droit des minorités comme codification du nouveau rapport majorité/minorités80
      • 2. Démographie et légitimité politique82
      • 3. Affermir la domination de la majorité : grignoter les droits des minorités83
      • C. L'apprentissage de l'ethnicité et son progressif figement84
      • 1. Un homme doit avoir une ethnicité comme il doit avoir un nez et deux oreilles84
      • 2. De l'auto-détermination à l'assignation à une catégorie ethnique87
      • Conclusion du chapitre88
      • Chapitre 2. L'actualisation du clivage ethnique, d'un régime à l'autre91
      • Section 1. Ethnicité, légitimité politique et changement de régime92
      • A. Le legs de la politique soviétique des nationalités93
      • 1. De l'autodétermination nationale wilsonienne au fédéralisme ethnique soviétique93
      • 2. Les questions démographique et linguistique constituées en «problèmes»95
      • B. Ethnicité et mobilisations politiques pendant la perestroïka98
      • 1. L'émergence des protestations collectives en Lettonie soviétique (1986-1989)99
      • 2. La radicalisation des positions nationalistes (1989-1991)102
      • Section 2. Ethnicité, mobilisations et nouveau registre normatif : le transfert de normes européennes sur la protection des minorités105
      • A. L'élaboration et la diffusion de normes par les institutions européennes106
      • 1. Un processus entre logiques juridique et politique106
      • 2. Un appareil normatif composite108
      • B. La traduction dans l'ordre normatif et les luttes politiques en Lettonie111
      • 1. Entre univers académique et pratique, aux confins du local et de l'international112
      • 2. Des marges du pouvoir à l'institutionnalisation116
      • 3. Les porte-parole minoritaires se saisissent des normes internationales118
      • C. De nouveaux terrains et de nouvelles armes pour les luttes de classification119
      • 1. Du local à l'international, de l'international au local120
      • 2. Ressources et contraintes de la mobilisation du registre juridique124
      • Conclusion du chapitre129
      • Chapitre 3. L'institutionnalisation d'un clivage : ethnicisation du politique et mise en action publique de l'ethnicité131
      • Section 1. Analyser l'ethnicisation de la politique132
      • A. Les formes variées de la représentation politique134
      • B. Une compétition partisane ethnicisée : un constat à interroger137
      • C. Banaliser l'objet «parti ethnique»141
      • Section 2. La constitution d'une compétition partisane ethnicisée : la reformulation du clivage Front populaire/PC en clivage letton/russe142
      • A. Une structuration partisane bipolarisée à la fin de la période soviétique142
      • B. L'ethnicisation de la représentation politique comme produit de l'espace contraint des positionnements147
      • 1. Recompositions partisanes et prolongement d'une représentation duale147
      • 2. La difficile formulation d'un clivage idéologique148
      • 3. L'épuisement des clivages alternatifs151
      • C. L'ethnicisation de la représentation politique comme stratégie153
      • 1. Être «ethnique», une ressource aux marges : naturaliser la représentation d'un groupe et la compétition politique154
      • 2. La désignation ethnique comme stigmate : disqualifier un adversaire et se «normaliser»155
      • Section 3. Être maître chez soi : restaurer l'État, consolider la nation156
      • A. Un projet ethnicisé d'État-nation157
      • B. L'introduction de politiques de standardisation exclusives (1991-1998)159
      • 1. Encourager la défection : la politique en matière de citoyenneté160
      • 2. Renforcer le poids des attributs nationaux lettons : la politique linguistique161
      • C. L'«européanisation» des politiques de standardisation163
      • 1. L'assouplissement des politiques de standardisation (1998-2004)164
      • 2. Une logique de cooptation : adapter les non-Lettons à un univers letton166
      • 3. Les aléas de la libéralisation (2005-)168
      • Conclusion du chapitre171
      • Deuxième partie La négociation des catégories de la classification
      • Chapitre 1. L'origine, de l'outil statistique à l'instrument d'action publique177
      • Section 1. L'enregistrement d'une appartenance héritée et ascriptive180
      • A. Interrogation des pratiques ou quête des origines ? La question sur la langue182
      • 1. S'inspirer des normes internationales : vers un enregistrement des pratiques182
      • 2. Un penchant pour la langue natale183
      • B. Relever une appartenance ascriptive ou une préférence ? L'item sur l'ethnicité185
      • 1. «Ethnicité», «nationalité», «nationalité ethnique» ? Entre évolution des pratiques statistiques et hésitation sur l'objet de la question185
      • 2. De la défiance envers l'autodétermination à l'absence de publication des résultats188
      • Section 2. La publicisation de l'origine190
      • A. L'inscription de l'ethnicité dans les documents d'identité190
      • 1. La conservation d'une pratique soviétique191
      • 2. Une mise en conformité a minima avec les standards internationaux194
      • B. Une appartenance réactivée par des pratiques administratives197
      • 1. La collecte des données sur l'ethnicité des employés de la fonction publique197
      • 2. L'enregistrement de l'origine des élèves199
      • Section 3. Origine et politique scolaire : chacun dans son école202
      • A. Conserver un système scolaire dual : une politique d'assimilation différenciée202
      • 1. Un basculement freiné par le maintien d'une scolarisation ségrégée204
      • 2. L'absence de politique contraignante de fermeture des écoles russes206
      • B. Promouvoir une identification à l'origine chez les populations minoritaires210
      • 1. La dynamique de création des écoles ethniques : «être fier de ses origines»210
      • 2. Un soutien des autorités au nom de la résurrection de l'authenticité212
      • Conclusion du chapitre213
      • Chapitre 2. Rallier ou railler une classification : mobilisations concurrentes du critère de l'origine215
      • Section 1. Promouvoir une classification reposant sur l'origine217
      • A. Compter pour faire nombre218
      • B. Distinguer pour garantir la pureté220
      • 1. Dissimilation plutôt qu'assimilation221
      • 2. Les écoles ethniques comme réceptacles de l'authenticité ethnique223
      • C. (Se) distinguer pour hiérarchiser226
      • 1. L'inscription de l'ethnicité comme signe social distinctif226
      • 2. Le goût de l'origine pour différencier «patriotes» et «mankurts»229
      • 3. Classer les populations : l'élaboration du «classificatoire ethnique»236
      • Section 2. Résister à la classification par l'origine, reformuler l'exigence d'enracinement239
      • A. Remettre en cause le critère de l'origine239
      • 1. Déterminer l'ethnicité par la langue ? Introduire les catégories «russophone» et «latgalienne»239
      • 2. Rejeter le «devoir de traditions»241
      • B. Unifier par-delà la diversité des origines : des non-citoyens aux russophones242
      • 1. De l'engagement pour la révision de la législation sur la citoyenneté...243
      • 2. ... à la cause de la langue russe244
      • C. Représenter un groupe étendu et enraciné : la mémoire de la Seconde Guerre mondiale comme «tradition»246
      • 1. La mémoire de la Seconde Guerre mondiale au fondement du groupe247
      • 2. Le respect des ancêtres : l'hommage aux vétérans248
      • Section 3. Rejouer les luttes de classification : la ratification de la Convention-cadre250
      • A. Reformuler la politique à l'égard des populations minoritaires251
      • 1. Les non-Lettons, des «occupants» aux «immigrés»252
      • 2. De la gestion d'une situation «post-coloniale» à l'enjeu d'«intégration»253
      • B. Tracer les frontières entre groupes par la (re)définition du terme «minorité»255
      • 1. Constituer les catégories ethniques : le critère de l'origine ou de la langue pratiquée ?255
      • 2. Distinguer «vraies» et «fausses» minorités : «minorités nationales» contre «occupants»-«immigrés» ?256
      • Conclusion du chapitre258
      • Troisième partie La mise à l'épreuve d'une classification
      • Chapitre 1. Pour une analyse en situation des pratiques265
      • Section 1. Des pratiques irréductibles aux dispositifs : une analyse socio-démographique des pratiques et appartenances267
      • A. la primauté de la langue parlée sur l'origine dans l'orientation des pratiques267
      • 1. Un décrochage entre pratiques et origine : le choix du conjoint268
      • 2. L'influence de la langue parlée : le choix de l'école270
      • B. Le recul de l'emprise de l'origine sur les déclarations d'appartenance274
      • 1. Un moindre alignement des déclarations relatives aux pratiques sur l'origine : la question du recensement sur la langue natale274
      • 2. Des modifications d'appartenance ethnique plus fréquentes276
      • C. Une progressive «désethnicisation» ?280
      • 1. Une étude démographique des dynamiques d'assimilation281
      • 2. L'origine demeure une variable discriminante pour expliquer l'assimilation285
      • Section 2. De l'enregistrement d'écarts entre positions à l'analyse de pratiques situées288
      • A. «Classe sur le papier» ou «classe mobilisée» ?289
      • B. Remise en cause et entretien des frontières des groupes290
      • C. Effacement des frontières entre groupes et conscience de groupe291
      • Conclusion du chapitre293
      • Chapitre 2. Habitus et agir ethniques295
      • Section 1. L'événement de l'ethnicité297
      • A. D'un clivage l'autre299
      • 1. De l'ethnique au civique, du civique à l'ethnique299
      • 2. L'imbrication des clivages ethnique, régional, de classe et de genre301
      • B. Entre évidence et évanescence du clivage ethnique304
      • 1. Rigidité et souplesse des catégories ethniques305
      • 2. Précipitation et évaporation de l'ethnicité307
      • C. D'un critère l'autre310
      • 1. La pluralité des critères : origine, langue, religion, mémoire, etc.310
      • 2. Le chevauchement des critères313
      • Section 2. La constitution des dispositions ethniques315
      • A. Historiciser les propriétés ethniques316
      • 1. Opposition ruralité/urbanité et ethnicité317
      • 2. Relation centre/périphérie et distinction letton/russe319
      • 3. La déclinaison de ce clivage dans des dispositions variées322
      • B. L'incorporation des dispositions ethniques325
      • 1. Enseigner des dispositions326
      • 2. Reproduire des pratiques ethnicisées routinisées328
      • 3. Modification et perpétuation des dispositions ethniques329
      • Section 3. La mise en oeuvre des dispositions ethniques331
      • A. Des dispositions à l'action332
      • 1. Contrainte et manipulation332
      • 2. Conception déterministe ou probabiliste de l'habitus ?335
      • B. De l'unicité à la pluralité de l'acteur336
      • 1. Des dispositions cohérentes ?337
      • 2. Les différentes scènes de performance de l'ethnicité339
      • C. Une illustration : le parcours d'Andrej341
      • Conclusion du chapitre343
      • Conclusion générale
      • A. Dynamiques de mise en saillance de l'ethnicité345
      • 1. Essai de typologie de l'activation des clivages346
      • 2. Historicisation d'un clivage et analyse de compétitions347
      • B. Opérations institutionnelles et ordinaires de classification349
      • 1. Représentations politiques et classifications ordinaires349
      • 2. Dispositifs d'action publique et logiques pratiques350
      • C. Luttes de classification dans des arènes multiples351
      • 1. Transfert de normes et compétitions sur la définition du principe légitime de division sociale352
      • 2. Pouvoir, classification et qualification353
      • Références bibliographiques 355
      • Annexes 399
      • Index 425

  • Origine de la notice:
    • Electre
  • Disponible - 328(473.2) BON

    Niveau 2 - Politique