En 1967, le métis Arthur Lee et un jeune fils doré de Hollywood, Bryan MacLean, enregistrent un chef-d'oeuvre, Forever Changes, fusion de folk psychédélique américain et de mélancolie mexicaine. Un disque qui a formidablement résisté au temps. Les deux hommes se détestent, même si leur groupe avait pour nom Love. Ce moment de grâce, chaînon manquant entre les Byrds et les Doors, restera leur seule lumière dans une vie de déceptions et de rendez-vous ratés.

Avant tout, ce livre est le portrait d'Arthur Lee (1945-2006), né à Memphis, fondateur du groupe Love à Los Angeles. Par son tempérament aussi enfiévré que contradictoire, et à cause de ses turpitudes, ce proche de Jimi Hendrix (avec lequel il a enregistré) n'aura jamais réussi à faire fructifier une carrière prometteuse, un talent hors norme.

Love parle du temps qui passe et de paranoïa, des sixties, de la confrontation entre des rêveurs absolus et un pays en proie aux crises morales (guerre du Vietnam, violences raciales, assassinats politiques...). C'est surtout l'histoire d'une vie chaotique, marquée par l'autodestruction et la prison, mais sublimée par la musique, une passion dévorante.