CNRS Editions
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Disponible - 940.3 ENQ
Niveau 2 - Histoire
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Niveau 2 - Histoire
Des historiens se sont penchés sur le rôle joué par la recherche d'informations provenant des sujets eux-mêmes dans les modes de gouvernement propres au Moyen Age occidental. Un éclairage croisé, d'un point de vue à la fois spatial, temporel et méthodologique, sur la démarche inquisitoriale médiévale et ses usages par les pouvoirs.
Les enquêtes d'opinion et statistiques sont aujourd'hui une part intégrante du paysage de nos sociétés démocratiques. Une pratique que l'on trouve légitime mais dont on peine à imaginer qu'elle ait pu exister avant la République, dès l'Ancien Régime et même dans ce lointain Moyen Âge, si antagoniste a priori avec les usages politiques et les modes d'information contemporains.
Pourtant, dès le XIIIe siècle en Occident, les princes et les communes qui incarnent l'autorité publique cherchent à mettre en oeuvre l'idéal du Bon Gouvernement en faisant reposer la prise de décision puis l'action politique sur l'information obtenue des sujets, la «vérité» juridiquement construite à partir des témoignages recueillis, et le contrôle des agents publics. Le «dialogue» entre gouvernants et gouvernés s'établit de la sorte à plusieurs niveaux ; il repose sur la parole mise en forme par l'écrit dans le cadre des procédures d'enquête, sur la transformation de la «réalité» en «vérité».
Les historiens réunis dans cet ouvrage cherchent à comprendre les mécanismes originels de ce processus en le replaçant dans le contexte plus large des usages de la parole - recueillie, transcrite, transformée - dans les modes de gouvernement médiévaux, en posant quelques jalons du devenir de l'enquête à l'époque moderne, en ouvrant enfin la perspective au monde ottoman dont les pratiques en ce domaine sont originales.
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