Le commerce mondial a connu, durant la période 1985-2005, une croissance soutenue qui doit, pour beaucoup, au déploiement mondial des chaînes de valeur (internationalisation des réseaux de production). Depuis la crise de 2008, ces échanges commerciaux connaissent un ralentissement qui conduit à s'interroger sur l'évolution à venir des chaînes de valeur mondiales. Cette étude tente un éclairage prospectif en répondant à quatre questions (les chaînes de valeur mondiales s'approfondissent-elles, se contractent-elles, se déplacent-elles et se reconfigurent-elles ?) et en analysant plus précisément cinq secteurs (textile-habillement, automobile, électronique, photonique et agro-alimentaire).

Au-delà de la place des entreprises françaises dans la géographie mondiale de ces chaînes sectorielles, ce sont aussi le pilotage et la création de la valeur sur ces chaînes qui font ici l'objet d'une attention particulière. À mesure que les processus de production ont été fragmentés dans les pays à faible coût de main-d'oeuvre, les entreprises occidentales se sont repositionnées sur d'autres maillons de la chaîne, modifiant les règles du jeu. La chaîne d'approvisionnement a, en outre, été optimisée par la logistique et le transport tandis que les technologies numériques améliorent l'analyse et la gestion des flux de production.

Dès lors, les entreprises françaises sont-elles en position de tirer parti des puissantes mutations à venir. Quelles stratégies mettent-elles ou peuvent-elles mettre en oeuvre ? Et, plus globalement, quels enseignements l'économie française peut-elle retirer de ces mutations qui résonnent, quelque peu, comme une nouvelle phase de la globalisation ?