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De la juridicité : le droit à l'école de Ricoeur

Résumé

Une approche de la juridicité à la lumière des théories positivistes pour comprendre la structure du droit, ses objets (institutions, normes) et son ordonnancement. Cependant, le positivisme étant incapable d'expliquer les fondements d'une telle structure, l'auteur examine la juridicité à travers ses modalités linguistiques et herméneutiques. ©Electre 2017


  • Contributeur(s)
  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2017
  • Notes
    • Bibliogr.
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 1 vol. (285 p.) ; 24 x 17 cm
  • Collections
  • Sujet(s)
  • ISBN
    • 978-2-7535-5192-3
  • Indice
  • Quatrième de couverture
    • De la juridicité

      Le droit à l'école de Ricoeur

      Bien que chacun use du droit au quotidien, nul ne semble parvenir à s'accorder sur ce qu'est le droit, la juridicité. Pour approcher celle-ci, la phénoménologie-herméneutique, à la manière dont elle fut initiée et pratiquée par Paul Ricoeur, offre de précieux jalons.

      D'abord, elle invite à entrer en dialogue avec les théories positivistes, afin de mieux expliquer la structure du droit, ses objets (les normes, les institutions), et son ordonnancement. Cette approche explicative, qui prend au sérieux la théorie sur la pratique des juristes, permet de dégager un concept du droit : le droit se manifeste en tant que formulation des significations sociales à vocation prioritaire. Le droit ne paraît donc pas indéfinissable ou énigmatique. Cependant, si le concept est expliqué, la validité du droit reste à être mieux comprise. Ce sera la deuxième étape du parcours : la juridicité devra être approchée à travers ses modalités linguistiques et herméneutiques, tant le droit a vocation à être appliqué. L'herméneutique juridique se comprendra comme la dialectique entre l'invention de la solution la plus juste et son acceptabilité par rattachement argumenté au droit existant. Toutefois, si droit est fait à la raison judiciaire, il reste que ce n'est pas cette dernière seule qui valide l'existence d'un énoncé normatif, mais le dispositif conventionnel d'habilitation à dire le droit. Alors que le normativisme aboutissait à un primat de la loi, l'herméneutique judiciaire aboutit à un primat du juge. Or l'un présuppose l'autre et vice-versa. La compréhension de la validité juridique devra s'élargir davantage vers ses enjeux politiques et moraux. Ce sera la troisième étape du parcours. L'herméneutique philosophique de Ricoeur permet de reconduire la juridicité aux paradoxes du politique et de la justice. Au regard du paradoxe politique, le droit s'entend du moyen pour une communauté historique de se doter de la capacité de se décider et se trouve autorisé de rendre durable le concert d'actions qui fonde ladite communauté. Au regard de la justice, le droit se comprend comme l'exception que le tiers peut opposer à la sollicitude illimitée due au prochain. Par suite, la raison de la validité instituée des énoncés juridiques tiendrait à la finitude humaine et au tragique de l'action, de sorte qu'elle peut se comprendre comme une présomption de validité morale et politique.

      Mettre le droit à l'école de Ricoeur, c'est chercher à en expliquer davantage la teneur pour le comprendre mieux, c'est aussi maintenir le droit ouvert et à l'écoute de ce qui l'autorise, dans une démarche à toujours recommencer.


  • Tables des matières
      • De la juridicité

      • Le droit à l'école de Ricoeur

      • Bertrand Mazabraud

      • Presses universitaires de Rennes

      • Préface d'Antoine Garapon7
      • Introduction11
      • Première partie
        La juridicité recherchée dans les explications positivistes du droit
      • Chapitre I
        La juridicité saisie à travers les objets du droit37
      • Le droit reconduit à sa dimension de règle de conduite 37
      • Première étape : élucidation phénoménologique de la région « norme » 39
      • Deuxième étape : élucidation phénoménologique de la normativité juridique 43
      • Les « restes » de la reconduction du droit à ses règles de conduites 48
      • Les difficultés internes à la reconduction du droit à son aspect normatif 52
      • Essai d'explication du droit par sa dimension institutionnelle 55
      • Dérivation phénoménologique de l'institution à partir de la figure du « tiers » 55
      • Explication de l'institution par sa formule analytique 60
      • La dimension institutionnelle du droit restaurée 63
      • Une institution de base du droit : la personne juridique 66
      • La personne juridique comme technique juridique 66
      • L'impossibilité réduction de la personne à un complexe de normes juridiques 69
      • La voie négative de personnalité juridique 71
      • Le sujet concret et sa personne juridique 73
      • Chapitre II
        La juridicité saisie à travers la dimension systémique du droit77
      • Le droit : un ordre spécifique par ses modes de sanctions 78
      • La contrainte externe contenue analytiquement dans le concept de droit 78
      • La reconduction kelsenienne du droit à la possibilité d'une sanction socialement organisée 82
      • L'impossible réduction de la juridicité à un ordre de contrainte (la sanction stricto sensu)84
      • L'impossible réduction de la juridicité à la sanction lato sensu87
      • Le droit : un ordre spécifique par son mode de production de règles 88
      • La thèse de H. L. A. Hart : la juridicité réduite à l'articulation de normes primaires et de normes secondaires 88
      • La thèse de H. Kelsen : le droit est un ordre normatif à validité dynamique 92
      • La norme fondamentale comme hypothèse logique-transcendantale de l'ordre juridique 96
      • La validité fondée sur une norme fondamentale factuelle 98
      • L'effectivité de l'ordre juridique : condition sine qua non de la validité ?102
      • Conclusion105
      • Deuxième partie
        La juridicité recherchée dans la dimension herméneutique du droit
      • Chapitre III
        Abord de la teneur linguistique du droit par la pragmatique des actes de langage111
      • La dimension performative des actes de discours juridique 112
      • Les réquisits des énoncés performatifs 113
      • L'aspect explicite des performatifs juridiques 114
      • La performativité des énoncés juridiques gagée sur les a priori matériels des actes sociaux (A. Reinach)116
      • La performativité des énoncés juridiques gagée sur les règles constitutives et les assomptions d'arrière-plan (J. R. Searle) 119
      • Les significations juridiques expliquées par la théorie des actes de discours 120
      • Les actes de discours : locutoire, illocutoire et perlocutoire 121
      • L'articulation signifiante des actes locutoires, illocutoires et perlocutoires 122
      • Apports de la distinction entre actes locutoires, illocutoires et perlocutoires à l'analyse des énoncés juridiques 124
      • Chapitre IV
        Abord de la teneur linguistique du droit par l'herméneutique des textes129
      • L'écriture du texte juridique 130
      • L'autonomie sémantique du texte 130
      • L'intention impliquée dans le texte 132
      • Le « monde du texte » juridique 134
      • La précompréhension de la « chose » du texte juridique : jurisprudence et communauté d'interprétation 137
      • L'application-interprétation du texte juridique 139
      • Complétude ou incomplétude du droit : la texture indécise des textes juridiques 140
      • La qualification juridique comme traduction : la construction d'équivalences 142
      • Décider de l'interprétation du texte juridique 146
      • Correction à la conception décisoire de l'interprétation juridique 149
      • Chapitre V
        Le droit réduit à ses modalités herméneutiques153
      • De l'herméneutique judiciaire au droit en tant qu'herméneutique 155
      • La savante illusion du réalisme (pragmatisme) 155
      • La fausseté du normativisme : la validité du droit due à un « test de pedigree » 157
      • Le droit-interprétation comme alternative aux dogmes positivistes 159
      • Le « droit-intégrité » comme la meilleure conception du droit-interprétatif 164
      • L'impossible reconduction du droit à sa pratique d'herméneutique compréhensive 168
      • Herméneutique d'un cercle vicieux 169
      • Un droit transi d'indétermination 171
      • Herméneutique et critique des idéologies 174
      • L'impossible réduction du droit à la pratique de l'herméneutique judiciaire 176
      • Conclusion179
      • Troisième partie
        Élargir les horizons de compréhension du droit
        Repenser le droit avec Paul Ricoeur
      • Chapitre VI
        Le droit compris dans les paradoxes du politique185
      • L'axe horizontal du politique : le pouvoir en commun en tant que l'oublié du droit 186
      • Le nouveau départ d'Arendt : le droit comme stabilisation d'un concert d'actions 187
      • L'action politique comme fondation extra-juridique de la cité187
      • Les fragilités de l'action politique et le pharmakon du droit189
      • Le passage de témoin par Paul Ricoeur : le concert d'actions dans les institutions 191
      • Le pouvoir politique en tant que concert d'actions avec des « tiers »191
      • Le pouvoir en commun en tant qu'oublié195
      • L'idéologie comme récit du pouvoir et rhétorique de la domination197
      • Sur l'axe vertical du politique : la transaction de la violence et du discours juridique 200
      • L'inextricable lien de la politique à la violence : la domination justifiée 201
      • La violence politique injustifiable : le mal à la racine de la politique 203
      • Le discours juridique comme stabilisation de la violence politique 205
      • La voie judiciaire comme mode d'accès privilégié au rêve pacifique du droit 207
      • La finalité courte du procès : le règlement des litiges sur fond d'argumentation208
      • La finalité longue du procès : la reconnaissance mutuelle des citoyens209
      • Un scandale à perpétuité : la sanction pénale 210
      • De la vengeance à la peine211
      • La faiblesse du fondement rationnel de la peine devant le scandale d'un surcroît de souffrance213
      • Les fins de la peine : en finir avec le surcroît de souffrance215
      • Chapitre VII
        Le droit compris au foyer de la justice219
      • La visée téléologique de la justice et l'assise équivoque du droit 219
      • Du sentiment de justice à la justice comme capacité 220
      • « Le labyrinthe de la théorie des valeurs » et la reconduction phénoménologique des valeurs à la vie incarnée220
      • Repenser le droit après la greffe herméneutique à la phénoménologie des valeurs225
      • L'assignation en justice de la justice : Levinas et la justice impossible 229
      • La justice et la responsabilité illimitée pour autrui229
      • Le legs levinassien d'une justice aporétique233
      • Conclusions en réponse : le côté Aristote de Ricoeur 235
      • Pas de justice entre amis, mais pas de justice sans amis235
      • La justice : l'égalité comme finalité de la légalité238
      • L'axe déontologique de la justice : le principe du respect dû aux personnes et le principe de justification 241
      • La Règle d'Or comme « transition » vers le moment déontologique de la justice 242
      • L'asymétrie et la réciprocité au coeur de la Règle d'Or242
      • L'interprétation l'une par l'autre de la Règle d'Or et de l'impératif catégorique244
      • L'appropriation ricoeurienne de la morale kantienne 247
      • Ricoeur, lecteur critique de la morale kantienne247
      • L'appropriation ricoeurienne de l'héritage kantien250
      • Des principes à l'exception : l'exception au principe de la justice 253
      • La juste application du droit : prudence et équité 253
      • La sagesse pratique et l'application du droit en situation d'incertitude254
      • La justice en tant qu'équité256
      • La justice à l'écoute de la charité 258
      • Conclusion263
      • Conclusion générale265
      • Bibliographie269

  • Origine de la notice:
    • Electre
  • Disponible - 340.1 MAZ

    Niveau 3 - Droit