L'embourgeoisement : une enquête chez les céréaliers

Auteur(s) :

Laferté, Gilles Découvrir l'auteur

Résumé

Cette enquête ethnographique menée auprès des céréaliers de l'est de la France permet d'analyser le phénomène d'embourgeoisement, entendu comme une mobilité sociale ascendante. Les dimensions économique, sociale et culturelle sont examinées dans un contexte de crise qui touche les autres sphères de la paysannerie, démontrant la pluralité de l'agriculture française. ©Electre 2018

Éditeur(s)
- Raisons d'agir
Date
- DL 2018
Langues
- Français
Description matérielle
- 1 vol. (363 p.) : ill. ; 23 cm
Collections
- Cours et travaux (Paris)
Sujet(s)
Epoque
- 1990-2020
Lieu
- France (est)
ISBN
- 978-2-912107-91-6
Indice
- 305.91 Sociologie rurale
Quatrième de couverture
- L'embourgeoisement : une enquête chez les céréaliers
  Fin des paysans, crises agricoles, telles sont les représentations les plus communes sur les mondes agricoles. Au contraire, l'enquête ethnographique auprès des céréaliers de l'Est de la France présentée dans ce livre décrit un processus social large propre à de nombreux groupes sociaux bien au-delà de l'agriculture, celui d'embourgeoisement, compris non seulement comme un enrichissement, mais tout autant comme un sens donné à la mobilité sociale ascendante. Au-delà de l'accumulation du capital économique qui en est la condition, l'embourgeoisement se révèle comme une mobilité sociale conservatrice, ici collective, respectueuse de l'ordre social et de la légitimité culturelle des dominants, mobilité ascendante que l'on peut opposer à d'autres formes de mobilité sociale comme celles associées par exemple à la gentrification.
  Ce livre décrit les mouvements de dépaysannisation initiés au début du XX^e siècle et qui se sont prolongés jusqu'à l'embourgeoisement d'aujourd'hui. L'enquête détaille alors les revenus et le patrimoine de ces agriculteurs, leurs pratiques de consommation et leurs engagements, leurs manières d'habiter et leurs vacances, leurs diplômes et le devenir de leurs enfants, pour finalement faire de ces céréaliers contemporains une des figures qui intègrent les nouvelles franges patrimoniales et économiques de la bourgeoisie. Cette ethnographie des classes sociales démontre, au-delà des discours sur la détresse paysanne, combien l'agriculture française est plurielle.
Tables des matières
- - L'embourgeoisement : une enquête chez les céréaliers
  - Gilles Laferté
  - Raisons d'agir
  - Introduction 7
  - Le parcours d'enquête ou la surprise de l'embourgeoisement, 15. - La difficile sociologie des agriculteurs : unité politique, limites statistiques et focalisation sur la petite paysannerie, 31. - L'entrée par les espaces sociaux localises, 42.
  - I. L'embourgeoisement inscrit dans les rapports de production51
  - 1. Une campagne agricole et industrielle.
  - Migrations et dépendances économiques du XIX^e et du premier XX^e siècle 53
  - Une campagne agricole et industrielle, 57. - Une dépopulation précoce et massive rend possible l'avènement des exploitants propriétaires, 64. - Les migrations de longue distance vers le Germanois, 69. - Trajectoires de migrants..., 77. - ... Et migrations interrégionales, 85.
  - 2. La reproduction sociale garantie des gros agriculteurs 93
  - L'espace social localisé du Germanois durant les Trente Glorieuses, 96. - Des agriculteurs à distance de la culture légitime, 106. - La reproduction sociale garantie des gros agriculteurs, 116.
  - 3. Le goût du vide : une campagne rectangulaire et végétale, taillée pour le capitalisme familial agricole 129
  - Gigantisme agricole et exploitations toujours familiales, 133. - L'abandon du lait et la mise à distance du travail ouvrier, 139. - Un marché foncier favorable au capitalisme familial, 145. - L'ordre social traditionnel des familles agricoles au service du projet entrepreneurial, 155. - Diversification et dispositions entrepreneuriales des agriculteurs, 159.
  - 4. L'accumulation du capital économique 169
  - Des revenus moyens au niveau de ceux des cadres, 170. - « Être un assisté » : les subventions de la PAC à rebours de l'esprit entrepreneurial, 175. - Du patrimoine foncier au patrimoine immobilier, 181. - Vers le patrimoine financier, un patrimoine d'établis ? 205.
  - II. L'embourgeoisement comme mode de vie221
  - 5. Plus de diplômes et moins de mandats : vers une normalisation du groupe agricole ? 225
  - L'élévation du niveau d'études dans les familles agricoles, 227. - Reprendre l'exploitation quand on a fait des études : des désajustements croissants, 231. - La perte de pouvoir des agriculteurs dans les organisations professionnelles agricoles face à la bureaucratisation, 253.
  - 6. Séparer le domestique du professionnel 261
  - Le château comme impossible social, 264. - Le premier « empavillonnement », ou le rattrapage des modes de vie urbains, 267. - La spécialisation des espaces et le bâti agricole industriel, 270. - Le jeu des doubles entrées et la sanctuarisation du domestique,273. - Des agriculteurs urbains en appartement, 277. - Passer sa retraite en ville, 285.
  - 7. À rebours de la bourgeoisie culturelle : le goût des pavillons 291
  - Pavillon ou maison de campagne ? 291. - Les grands pavillons des agriculteurs : une architecture de maçons, 293. - Le pavillon-château, ou la démonstration du statut par le logement, 300. - Vers la patrimonialisation résidentielle des agriculteurs ? 305.
  - 8. L'avènement retardé des loisirs 321
  - Apprendre à partir en vacances, 323. - Le rattrapage des modes de consommation, 334. - Vers des loisirs bourgeois, 341.
  - Conclusion
  - L'embourgeoisement, une approche processuelle et configurationnelle des mobilités sociales 355
Origine de la notice:
- FR-751131015 ;
- Electre