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Livre

Les tasses : toilettes publiques, affaires privées : exposition, Paris, Point éphémère, du 19 novembre au 1er décembre 2019

Exposition. Paris, Point éphémère. 2019

Résumé

Une histoire des vespasiennes de Paris explorant les différentes facettes de ce mobilier urbain. Répondant aux besoins naturels de la population masculine dans un souci hygiéniste, elles ont également comblé un besoin social en permettant à des hommes en quête d'identité de se découvrir et aux cultures de se mélanger. Elles ouvrent ainsi la voie à l'épanouissement identitaire et à l'émancipation. ©Electre 2019


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2019
  • Notes
    • Glossaire. Index
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 1 volume (299 pages) : illustrations ; 29 cm
  • Sujet(s)
  • Lieu
  • ISBN
    • 978-2-9553078-6-1 ;
    • 2-9553078-6-6
  • Indice
    • 300.6 Sociologie de la sexualité
  • Quatrième de couverture
    • Dans le placard de la belle Histoire, les tasses font tache. La tasse, dans l'argot du siècle dernier, c'était la vespasienne. Érigées dans l'espace public à l'heure de l'hygiénisme, les vespasiennes devaient répondre aux besoins naturels de la population masculine. En privé, les tasses ont répondu à un besoin social. Des hommes en quête d'identité y ont posé les premières pierres du vivre ensemble.

      Pourtant, en matière d'histoire(s) autour des vespasiennes, une vision pessimiste me paraît avoir le monopole du souvenir. Les témoignages que j'ai recueillis, comme ma propre expérience, m'ont donné envie de livrer un éclairage complémentaire sur le sujet. Les activités détournées dans les toilettes publiques ont certes laissé davantage de traces dans les registres de la police des moeurs que dans les pages de la littérature. Elles sont davantage synonyme de honte que de fierté au sein même de la communauté homosexuelle.

      Pourtant, ces édifices, qui se confondent avec les aventures de nombreux gays, travestis, prostitués, libertaires, offraient une liberté échappant à tout enjeu économique. Ces lieux de passage et de sociabilité atypique voyaient les classes sociales s'estomper, les cultures se mélanger... Dans ces précieux édicules, relations et amitiés se sont nouées... On a souvent reproché aux hommes qui fréquentaient les pissotières d'être lâches, qualifié de sordides leurs rencontres en ces lieux publics. Or, n'ont-ils pas osé, en milieu hostile à la diversité, braver les Interdits ? N'ont-ils pas, pendant plus d'un siècle, osé affronter des plaisirs défendus par la loi ? J'aimerais qu'on reconnaisse à ces hommes un certain courage. Je voudrais rendre à ces endroits, qui ont abrité tant de frissons, leur part troublante de sensualité.

      Pour exposer aujourd'hui ce qui semble indigne de l'être, historiens, chercheurs, sociologues, écrivains, critiques d'art et amateurs m'ont rejoint. Ensemble, nous retraçons le parcours épique des vespasiennes. Au-delà des histoires de moeurs, on découvre qu'elles furent à Paris un lieu d'échange et de rendez-vous pendant la Résistance. Qu'elles se sont immiscées dans l'affaire Dreyfus ! Qu'elles ont permis aux féministes de faire entendre leurs premières revendications...

      Les tasses, toilettes publiques - affaires privées explore la question de l'altérité dans la ville et ouvre des perspectives inattendues : l'épanouissement identitaire en résonnance avec l'émancipation collective.
      Marc Martin


  • Origine de la notice:
    • Abes ;
    • AUXAM ;
    • Electre
  • Disponible - 300.6 MAR

    Niveau 2 - Sociologie, démographie