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Les derniers jours de Paris : Journal d'un correspondant de guerre

Auteur(s) : Werth, Alexander

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2017
  • Notes
    • Le journal inédit d’Alexander Werth, correspondant du Guardian à Paris en 1940...Mai 1940 : la France capitule. Deux mois plus tard, le maréchal Pétain reçoit les pleins pouvoirs, et le régime de Vichy s’installe pendant que les Allemands envahissent le pays.Intime, par ses fonctions, de l’ensemble du personnel politique, Alexander Werth raconte les ralliements spectaculaires à ce qui va devenir Vichy, les accommodements quotidiens et lâches d’une élite exclusivement préoccupée de la survie de son confort.Il raconte aussi la rue, les Parisiens. Passées les quelques heures d’abattement de rigueur, les terrasses des cafés sont pleines, la bonne humeur remplace l’inquiétude, on s’agite, on discute, on rigole…Et surtout, en visionnaire, il annonce le déroulement et l’issue de la guerre, anticipant par là les thèses que défendront plus tard de nombreux historiens.Un journal à lire absolument pour l'éclairage particulier qu'il jette sur la Seconde Guerre mondiale !CE QU'EN PENSE LA CRITIQUERécit captivant de la chute de la France en 1940, le témoignage du journaliste Alexander Werth, correspondant du Guardian à Paris, est enfin publié - Françoise Malye, Le Point?Les notes quotidiennes prises alors par Alexander Werth, correspondant du Guardian à Paris, ont une telle puissance d'évocation qu'on est saisi, presque tenu en haleine. Ce journal d'une débâcle, inédit jusqu'ici en France, est un témoignage de tout premier ordre. - André Loez, Le Monde des livresUn incontournable document tant sur le fond que sur la forme, qui fait vivre au plus près et grâce à la plume dynamique et immersive du britannique Alexander Werth l’arrivée des Allemands sur le sol parisien, au tout début de la Seconde Guerre Mondiale. - Blog Lettre it beUn testament exceptionnel où, durant quelques heures volées à l’abattement et à la peur, Paris est une fête. - Blog Librairie Guillaume BudéEXTRAITVendredi 10 mai 1940Maintenant, ça y est. Je dormais encore à huit heures et demie dans ma chambre du quai Voltaire quand le téléphone a sonné. C’était Gilbert : « Ce matin à quatre heures, les Boches ont envahi la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. Petite nouvelle que j’ai cru devoir t’intéresser. Tu peux maintenant aller t’acheter un pyjama doublé en ciment ». Et voilà. Il y avait eu, tous les quinze jours plus ou moins, des rumeurs d’une invasion possible des Pays-Bas. Mais depuis quelques jours, il n’en était plus question. La semaine dernière, j’ai vu Sandberg, de Het Folk, le journal socialiste d’Amsterdam. Il revenait de Hollande. Bien que la cinquième colonne fût très active – son frère et son père sont tous deux nazis et croient que seule une invasion nazie peut leur assurer une tranquillité favorable à la reprise des affaires – il était convaincu que les Allemands n’attaqueraient pas la Hollande avant juillet ou août. Maintenant, c’est arrivé ; au moment peut-être où nous nous y attendions le moins – nous nous y attendions sûrement moins qu’à bien d’autres moments au cours des huit derniers mois.À PROPOS DE L'AUTEURNé à Saint-Petersbourg en 1901, Alexander Werth était un journaliste et correspondant de guerre britannique. Les derniers jours de Paris reprend les chroniques qu'il a rédigées durant la Seconde Guerre mondiale. 
  • Langues
    • Français
  • ISBN
    • 9782889440252
  • Droits
    • copyrighted
  • Résultat de :
  • Quatrième de couverture
    • Les derniers jours de Paris

      À la brasserie Lipp, le soir, je tombe sur Picasso. J'aperçois aussi Georges J. en uniforme d'officier. C'était un drôle de type assez amusant et bohème autrefois, et très spirituel, mais il vous portait un peu sur les nerfs avec ses façons de pédéraste qu'il tenait à afficher à la tribune des journalistes de la Chambre. Il dit que ça ne va pas bien du tout.

      « On perd du terrain. »

      « Mais pas en France ? »

      « Non, mais tout de même. Les Boches sont des gangsters ; les Belges des salauds ; les Luxembourgeois aussi avec leurs vingt-sept soldats. »

      Il est digne. Maintenant qu'il est officier, il a quitté son air république-des-camarades, et il ne vous tutoie plus. Il a l'air plutôt soucieux. Nous sommes là, dans la brasserie Lipp brillamment illuminée, comme si rien n'était arrivé. Nous buvons du vin d'Alsace, - simplement parce qu'il y a là-bas des millions de jeunes gars français pour tenir le Boche en respect. Oh, c'est horrible à s'avouer, et un peu humiliant.


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