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Predynastic Egyptian rock art as evidence for early elites’ rite of passage

dans CNRS - UMR 8068 Technologie et Ethnologie des Mondes PréhistoriqueS - TEMPS


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    • 2016-12-22T01:00:00Z
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    • L’art rupestre du Sahara égyptien, de la vallée du Nil et du désert oriental a maintes fois été interprété, de manière rétrospective, comme étant lié aux représentations pharaoniques par le biais de l’idéologie, la religion et même les composantes des fêtes pharaoniques telles que le Heb Sed (Červíček 1992-1993 ; Huyge 2002 ; Darnell 2009). Poursuivant cette réflexion, des auteurs ont également proposé de considérer les origines de la culture d’époque pharaonique comme descendant de celle des pasteurs ayant migré vers la vallée du Nil pour fuir l’environnement de plus en plus aride des régions sahariennes du Gilf Kebir et du Gebel Uweinat (D’Huy & Le Quellec 2009 ; Barta 2010 ; Caldwell 2013). Cette quête d’origines spécifiques semble ignorer les changements et dynamiques se manifestant dans le processus de formation de l’État en Égypte et lors des premières dynasties. Elle revient à faire entrer de force les éléments bien structurés du répertoire pharaonique dans un scénario culturel encore en gestation (Midant-Reynes 2000).Une approche fondée sur l’anthropologie sociale peut fournir un cadre d’étude approprié pour l’interprétation de l’art rupestre égyptien. Les formes de rituels obéissent à des conventions et des obligations telles, qu’elles révèlent les valeurs profondes des acteurs impliqués (Turner 1995). Ces derniers expriment dans le rituel leurs motivations premières, et leur comportement rituel est le reflet des préoccupations du groupe. Les rituels les plus fréquents, et également les plus largement partagés, sont ceux qui s’appliquent aux rites de passage. Ils marquent chaque changement de lieu, d’état, de position sociale et d’âge (Van Gennep 1909). Ce processus est si universel qu’il suggère une logique culturelle unique pour réussir la rencontre de l’homme avec le supernaturel (Garwood 2011). Cependant, en dehors de deux exceptions notables (Tilley 1999 ; Holl 2004), les rites de passage ont rarement été associés à l’interprétation de l’art rupestre et, plus étonnamment, à l’archéologie en général.Dans la perspective d’identifier potentiellement certaines scènes de rites de passage dans l’art rupestre préhistorique égyptien, il faut considérer le rôle crucial de la zone liminale. Dans cette zone, située entre le monde normé de l’ordre social et l’au-delà surnaturel, l’initié s’engage dans un dialogue avec le transcendantal ; il est alors confronté à l’intemporalité, à la sacralisation, et connecté avec la sublimité du cosmos dans un espace dépassant de loin l’échelle humaine. Les règles habituelles sont suspendues dans le domaine sacré et des formes monstrueuses, minimisées et/ou exagérées peuvent être générées. Avant tout, un rite de passage est un rite de passage (Turner 1995). L’acteur peut s’appuyer sur le pouvoir du royaume liminal, effectuant sa transformation en ré-entrant et en se ré-insérant dans un monde de normes sociales. Dans cet article, l’art rupestre de l’Égypte préhistorique – et en particulier du désert oriental – est présenté au travers de ce spectre analytique. Les pétroglyphes peuvent ainsi être replacés dans le processus par lequel les élites égyptiennes étaient légitimées après un voyage « au-delà », revenant en figures transformées et héroïques. Par conséquent, ils peuvent être analysés de manière synchronique ; un certain nombre de leurs caractéristiques – comme les traits exagérés de quelques représentations animales et l’intégration peu réaliste de bateaux dans des scènes de chasse – trouvent explication dans cette lecture.
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