• Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Article

On Contradictions: The Architecture of Women’s Resistance and Emancipation in Early twentieth-Century Iran

dans InVisu

Auteur(s) : Ziaee, Armaghan

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2019-09-18T02:00:00Z
  • Notes
    • Dans l’environnement construit de l’Iran, les espaces publics ont certes été des espaces genrés, lieux de domination et de subordination, mais aussi des terrains de résistance et d’émancipation. En analysant le projet d’envergure, influencé par l’Occident, de modernisation des espaces publics lancé par Reza Chah Pahlavi (qui a régné de 1925 à 1941), cet article met en contexte le « langage genré » utilisé pour atteindre les objectifs de la modernisation et étudie des expériences vécues par des femmes dans des grandes villes comme Téhéran, Qazvin, Racht et Bouchehr. Au cours de cette période, les mouvements d’architecture et d’urbanisme modernes ont surtout obéi aux prescriptions du ciam. Les plans hippodamiens aux axes de circulation clairs ont pris le pas sur les systèmes traditionnels locaux de ruelles étroites, tortueuses, souvent semi-couvertes, qui répondaient aux pratiques du cheminement piéton. Le mouvement moderne a également tenté de « démocratiser » les espaces publics à travers une abolition de la ségrégation liée aux genres et a mis en avant que les rues devaient être des espaces agréables esthétiquement où femmes et hommes pourraient circuler et socialiser dans la mixité, phénomène tout à fait contraire aux traditions locales. À cela vint s’ajouter le fait qu’en 1936, la politique de Reza Chah fut d’interdire aux femmes de porter le tchador dans les espaces publics et de privilégier le vêtement à l’occidentale. Certaines femmes, principalement issues de milieux conservateurs, religieux et de classes sociales inférieures, rejetèrent l’utilisation des espaces publics transformés par la loi. Ainsi, plus particulièrement dans les quartiers anciens et ceux où les maisons étaient mitoyennes, les femmes se mirent à utiliser les terrasses comme lieux de réunion et comme substitution des voies piétonnes. D’autres, appartenant aux classes supérieures, accueillirent favorablement cette modification de l’espace public désormais ouvert à tous, l’utilisant pour s’affranchir de tabous sociaux et culturels. À l’appui des théories féministes postcoloniales et transnationales, dont celle de Chandra Talpade Mohanty (1984) et celle d’Inderpal Grewal et Caren Kaplan (1994) qui critiquent la modernité et la modernisation et mettent l’accent sur la diversité des expériences vécues par les femmes mais aussi sur l’importance de leur mise en contexte, cet article montre comment, dans un climat politique fait d’énormes contradictions, les espace construits furent (re)configurés et ré(appropriés) en tant qu’outils physiques de résistance vis-à-vis de la colonialité de la modernisation de l’environnement construit ainsi que du pouvoir, tout en étant (ré)envisagés par de nombreuses femmes comme un objet de confrontation aux traditions culturelles et aux idéologies patriarcales.
  • Langues
    • Anglais
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
  • Résultat de :